Alors que le Maroc et l'Union Européenne raffermissent leur partenariat, le Parlement de Strasbourg, ébranlé par les affaires de corruption, braque son regard vers le Royaume. Détails. Le Parlement européen semble aller à contre-courant de la politique étrangère de l'Union Européenne en ce qui concerne le Maroc. Au moment où les relations entre Rabat et Bruxelles sont au beau fixe sur le plan politique, le Parlement de Strasbourg a, à nouveau, commencé à narguer le partenariat euro-marocain par des tentatives de dénigrement. Secoué par le scandale de corruption interne, dit « Qatargte », le Parlement de Strasbourg a choisi de braquer ses projecteurs vers le Maroc. Mercredi 18 janvier 2023, les eurodéputés ont délibérément cherché à porter atteinte au Royaume en jouant la carte facile des droits de l'Homme.
Un projet de Résolution sur la soi-disant situation des journalistes au Maroc a été voté, jeudi, lors d'une séance plénière. Il s'agit, en réalité, d'une tentative délibérée d'écorcher l'image du Royaume, en « dénonçant » ce qu'ils appellent la détérioration de la liberté d'expression et les supposées violations des droits de l'Homme. Bref, les accusations habituelles. Le texte a été débattu la veille en l'absence d'une des membres du Parlement.
En plus donner crédit aux accusations infondées sur le Maroc dans l'affaire de corruption des eurodéputés, cette Résolution demande à l'UE de « peser de tout son poids pour obtenir des améliorations concrètes de la situation des droits de l'Homme au Maroc », et va jusqu'à s'immiscer dans les affaires judiciaires internes. Au Royaume, cette initiative est perçue comme une attaque revancharde et une tentative d'intimidation de la part de milieux extrémistes et marginaux connus pour leurs diatribes hystériques.
D'où ça vient ?
Evidemment, les coups viennent du côté centre-gauche de l'hémi[1]cycle européen. La Résolution, déclinée en sept points, est portée par 35 élus de plusieurs for[1]mations, dont Renew-Europe (Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe) et les « Verts ». Lors des débats qui ont précédé le vote, une journée plus tôt, l'hostilité anti-marocaine a été patente chez quelques eurodéputés, dont l'Espagnol Miguel Urban, qui est allé jusqu'à traiter le Royaume « d'enfant gâté de l'Europe ».
Cette attaque n'est pas étonnante de la part d'un partisan patenté du polisario qui vient de rentrer des camps de Tindouf où il a pris part au 16ème congrès du front séparatiste. C'est dire les vraies motivations d'une grande partie de ces parlementaires « bien-pensants ».
Pour sa part, l'écologiste Tineke Strik a appelé à réévaluer les relations avec le Maroc. D'autres députés, qui ont pris la parole ensuite, ont pris soin d'étoffer le réquisitoire qui n'a pas manqué de scandaliser des personnalités comme le Français Thierry Maria ni, du groupe Identité et Démocratie, qui a défendu le Royaume. Il a déclaré ne pas donner assez de valeur aux rapports partiaux des ONG, tout en qualifiant le Maroc de « partenaire pivot ».
Face à ce déferlement d'hostilité, la représentante de la Commission Européenne durant la séance, Adina-Ioana Vălean, est restée calme et sereine. Elle a fait part de la détermination de l'UE à développer ses relations avec le Royaume. Une manière de signifier que les Résolutions accusatrices ne changeront rien.
Consternation du côté marocain
Le Maroc n'a pas manqué de réagir. Une source au sein du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, a critiqué ces amendements, portés et promus, selon elle, par « des milieux à l'hostilité avérée ». Il s'agit, aux yeux de la même source, d'une « campagne d'attaques et d'harcèlement menée contre le Royaume par ceux que le développement du Maroc dérange, ainsi que son ouverture sans complexe sur son environnement régional et international ». « Le Maroc avait alerté, depuis longtemps et à plusieurs reprises, sur cette campagne acharnée qui le cible directement et individuellement. Parmi tous les pays arabes et africains, c'est le Maroc qui est le plus visé, ciblé et attaqué, ce qui dénote d'un parti pris difficile à camoufler », poursuit le représentant du MAEC, qui a fait état de « véritables dérives et détournements des institutions et des processus démocratiques ».
En réaction aux critiques des eurodéputés sur l'affaire Omar Radi, détenu pour viol et espionnage et pas pour délit d'opinion, la mise au point a critiqué la contradiction du Parlement européen, qui fait montre de se rebeller contre l'ingérence étrangère tout en s'immisçant dans les affaires intérieures des pays.
« Il est étonnant de voir qu'au moment même où certains se plaignent d'ingérence étrangère, ils sont les premiers à la pratiquer en s'immisçant dans les affaires intérieures et les processus judiciaires d'un Etat souverain », s'est indignée la source diplomatique, tout en rappelant que « Ces soi-disant légalistes fondent leurs positions sur des allégations non-prouvées, véhiculées par certains médias, sans aucune base juridique, alors même qu'une enquête judiciaire est en cours et qu'elle n'a pas encore rendu ses conclusions ».
Nasser Bourita avait prévenu !
Il ne s'agit pas de la première campagne de sabotage. Les ins[1]tances de l'Union ont toujours été une cible pour les détracteurs du Royaume et les partisans du poli[1]sario. Tout le monde se souvient de la décision de la Cour de Justice européenne révoquant l'accord de pêche et l'accord agricole en 2021 après avoir été saisie par des représentants du front séparatiste. A cela s'ajoute la campagne mé[1]diatique contre le Maroc durant l'affaire Pegasus où aucune preuve n'a été présentée. Ce à quoi s'ajoute une obsession pour le Maroc qui s'est manifestée dans les travaux du Parlement européen. En effet, il y a eu 12 questions parlementaires depuis le début de cette législature, 18 tentatives d'amendements pour la seule année 2022, 4 tentatives de Résolutions en 2022 dont une adoptée en 2021 (évènements de la ville marocaine de Sebta), ou encore 2 tentatives de nomination au Prix Sakharov de personnes qui n'ont rien à voir avec les droits de l'Homme.
De quoi agacer la diplomatie marocaine. Lors de sa dernière rencontre avec le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait alerté contre ce qu'il a qualifié de « harcèlement juridique et médiatique » qui cible le partenariat avancé entre le Maroc et l'UE.
Fossé abyssal entre le Parlement et la Commission européens
Il est étonnant de voir le fossé qui sépare l'agora législative européenne des autres instances de l'UE qui ne cessent de saluer les progrès du Maroc à tous les ni[1]veaux. Si une poignée de groupes parlementaires européens multiplient les offensives contre le Royaume, la Commission européenne demeure tout à fait satisfaite de l'état des relations bilatérales. En témoignent les propos qu'a tenus Josep Borrell lors de sa visite au Royaume. Ce dernier a expliqué que « l'UE considère le Maroc comme l'un des pays les plus dynamiques et les plus proches du vieux continent ». Aussi, Borrell s'est-il félicité du fait que les deux tiers du commerce extérieur du Maroc se fassent avec l'UE qui demeure, selon lui, un pourvoyeur important des investissements.