L'entreprise GI3 a lancé les travaux de la première usine de chauffe-eaux solaires au Maroc. D'un investissement de 60 millions de dirhams, l'usine va produire 40.000 unités par an dans un premier temps, avant d'atteindre 90.000 unités sur le moyen et le long termes. Une première au Maroc et sur le continent africain. Ce 15 janvier, le ministre de l'Industrie Ryad Mezzour a assisté à la cérémonie de lancement des travaux de construction de l'usine de production de chauffe-eaux solaires au Maroc « MYSOL CES », dans le Parc industriel d'Aïn Johra à Tiflet. Cette usine est développée par GI3, dont le président exécutif est l'ancien dirigeant de l'IRESEN, Badr Ikken. D'un investissement total de 60 millions de dirhams, l'usine vise à produire 40.000 unités par an dans un premier temps, avant d'atteindre 90.000 unités sur le moyen et le long termes. La nouvelle usine va créer une centaine d'emplois directs, et près d'un millier d'emplois indirects. Cet emploi profitera aux habitants de Tiflet, et s'inscrit dans le projet de développement d'une zone d'accélération industrielle dans le parc Aïn Johra. La nouvelle zone industrielle "va se lancer très vite, grâce à la mobilisation des autorités locales. Elle obéira aux meilleurs standards internationaux en la matière", a annoncé le ministre. Il a de même annoncé, durant cette cérémonie, un appel à projet pour transformer la recherche et le développement, et la sanctuariser à travers des brevets. Souveraineté énergétique et industrielle Ces chauffe-eaux solaires étaient, jusque-là, importés de Chine, de Turquie ou encore de Tunisie. En lançant la production localement, "on assure non seulement notre souveraineté industrielle et énergétique, on espère aussi conquérir d'autres marchés continentaux et internationaux", a déclaré le ministre de l'Industrie. Ce nouveau produit se base sur un système passif de thermosiphon, avec réservoir intégré. "La généralisation de ce chauffe-eaux solaire permettrait d'économiser un demimillion de bonbonnes de gaz par an, sur dix ans, cela fait 5 millions de bonbonnes de gaz. Donc, cela permettra à la fois de baisser notre dépendance aux énergies fossiles, et notre empreinte carbone", explique Badr Ikken, président exécutif GI3. Le potentiel de développement des chauffe-eaux solaires au Maroc est important : sur un potentiel technique de 10 millions de mètre-carrés, seul 1 million est couvert. Pour y arriver, un effort de sensibilisation devra être fait, non seulement auprès des particuliers, mais aussi des industriels, des mosquées et des hôpitaux. "On prépare d'ailleurs une convention avec GI3 pour travailler sur ce volet", a annoncé durant la cérémonie Saïd Mouline, directeur général de l'AMEE. Intégration locale Concernant l'intégration industrielle, elle atteint 100% pour les capteurs plans, et 70% pour les capteurs à tube sous-vide, "avec l'objectif d'intégrer localement de manière complète cette partie", explique Badr Ikken. L'entreprise a aussi développé, en partenariat avec l'université Sidi Mohammed Ben Abdallah de Fès, une application permettant de suivre en temps réel la consommation du chauffe-eau. Badr Ikken, avec ses associés Nasser Bouazza et Zakaria Naïma, compte aller plus loin. Il affiche d'ores et déjà l'ambition de se lancer dans des domaines aussi variés que les composantes pour l'hydrogène vert ou encore le transport électrique. Sur le court terme, il a annoncé avoir sécurisé, en face de l'usine MYSOL CES, un terrain de 4,5 hectares pour construire une usine de production de cellules photovoltaïques, d'une capacité de 1.000 MW par an.