La fermeture du Souk Laghzal de Rabat est inquiétante à plus d'un titre. Voilà le dernier rassemblement populaire de la capitale qu'on supprime en barricadant l'entrée sans consulter les populations. Au-delà de tous ces pères de famille qui vivaient avec les ventes du dimanche, des habits usagers provenant des balles américaines en passant par les marchands des 4 saisons, jusqu'aux revendeurs de fournitures scolaires. Tout y passe même le vendeur de barbe à papa. Mais à côté du souk gentille pagaille – qui fait peur aux sécuritaires – il y a le souk tel que l'a étudié Jean François Troin dans un remarquable ouvrage. Le souk marocain, écrit-il, est unique au Maghreb « Nous sommes submergés par les technocrates qui cherchent à nous déshumaniser. Exilé en banlieue, le souk est une rupture pour l'équilibre de la ville ». Reste maintenant à savoir si seule la wilaya a pris l'initiative de condamner Souk Laghzal ou elle est de mèche avec le ministère de l'Intérieur. Quoi qu'il en soit c'est une décision gratuite. stop. Tunnel sous la manche des Oudayas. On a du mal à croire que la fin des travaux est prévue pour fin 2009. Mais comme disent les Tangérois « ghaïtou ». Mais les riverains qui ont entendu parler de l'arrêt des perforations à un certain moment aimeraient bien savoir de quoi il s'agissait exactement. En fait, les ouvriers chargés de creuser le tunnel qui va soulager la place des Oudayas, sont tombés sur un grand réservoir d'eau qui remonte à plusieurs décennies. La société chargée de la rude tâche n'a rien expliqué à tout ce peuple passionné pour l'histoire et les travaux de leur ville. C'est quand même pas une petite trouvaille. Sous d'autres cieux ont aurait ameuté la presse, les caméras et les médias en général. La société de réaménagement du Bouregreg qui sait tout et à qui on a rien à apprendre n'a contacté aucun service de monument historique. stop. Les fleuristes de l'ex-Place Piétri sont revenus sous le décor cambodgien ou népalais après avoir boudé cette place d'une sécheresse sinistre signée Bakkoury. Aujourd'hui que les vendeurs de chrysanthèmes, de tulipes, hollandaises de Beni Mellal, les hortensias de Skhirat et les gueules de loup de Bouknadel, sans oublier les roses de Kelaât M'gouna, sont de nouveau sur le parvis, il serait temps pour la CDG, dont le bureau de la direction offre une vue panoramique et imprenable sur cette « Saha », de faire appel à un vrai paysagiste et non pas à un planteur de choux à la mode de chez nous. Avec le retour des fleuristes c'est tout un travail d'orfèvre qui va commencer. Il ne suffit pas de dire « ya hlili » les fleurs sont de retour. A suivre. stop. Salé. Le marché central inauguré en 1934 était prévu pour une communauté urbaine restreinte. Aujourd'hui il est toujours là avec ses arcades, ses arcs, son allée des fruitiers, celle des bouches et celles des khadaras qui accueillent du monde, dans une atmosphère qui enchante. L'ex-mairie a laissé les commerçants se morfondre dans l'improvisation. Elle savait juste encaisser les taxes et les surtaxes. Autres points noirs sont à retenir. On comprend dès lors pourquoi Sentissi n'a pas été réélu tout comme Barhraoui de l'autre côté. Il suffit de se promener à pied en ces journées ramadaniennes pour constater de visu que la rive droite n'avait pas besoin d'une gestion aussi maladroite. Beaucoup d'habitants de Rabat profitent de ce mois béni pour faire un saut sur la rive d'en face. Ils constatent que peu de choses ont changé dans la médina loin de la marina qui est faite pour d'autres. stop. Hamid Bennani qui n'a pas fait tout seul «Wechma» dont il a accepté le charcutage afin de mieux se rouler dans la farine de l'ex-RTM, n'est pas d'accord avec la politique du CCM aux mains de notre ami l'extra-terrestre. Dire des choses pareilles quand on a touché 5 500 000 dh pour une production dont on ne sait même pas si elle se démarquera de ses œuvres télévisionesques qui permettent de survivre, voilà qui frise l'indécence. C'est vrai que lorsqu'on a mangé de la vache enragée du temps des années rouges, il faut dire et répéter qu'il faut que ça bouge. Si Bennani qui en a fini avec toutes les batailles d'Hernani n'avait pas touché les 5.500 000 dh, que nous aurait-il dit ? Qu' il sache que des artistes qui ne connaissent ni Nordine Saïl ni autre décideur au couperet tranchant, ne trouvent même pas 5 briques pour tourner « Moha en Amérique » en dessins animés … stop. En libérant les subsahariens - double peine avec leur exil sans statut – alors qu'ils ont agressé le commissaire Droghi, chef du 2ème district qui s'est retrouvé à l'hôpital, la justice n'a pas voulu semble-t-il fabriquer de faux martyrs. Des « chouhadas » dont les ONG européennes auraient fait des choux gras. stop. Un immigré expulsé d'Italie – il vivotait sans papiers - a déployé son parasol près de la mer sur la route côtière où il s'est mis à vendre des vers de pêche, cette fameuse « douda » dont les petits revendeurs ont été expulsés des quais chics. On dira qu'il n'y a pas de sot métier, mais l'expulsé d'Italie a concurrencé une brave vieille dame qui vend des vers pour attirer le bourri depuis longtemps en se réveillant au « nebbouri »… stop. De la grande surface au style petite épicerie Félix Potin – il ne manque plus que celui là – après Fauchon et peut-être Hédiard dont la confiture aux myrtilles est inscrite en lettres d'or dans les annales de la gastronomie, on remarque souvent que les ressources humaines recrutent des bras cassés pour ne pas payer des salaires décents. Ces exemples ne manquent pas. Du chauffeur tête baissée, content d'avoir un job sans peiner sur une mob et de la secrétaire émue de pouvoir bosser pour son patron habillé des pieds à la tête en Hogo Boss, au chef de rayon qui croit que son enseigne venue d'ailleurs va l'envoyer en stage chez Darty. Pas question d'aligner les salaires de Houda et Tariq sur les salaires des magasins franchisés du Machriq. stop.