37 Etats africains ont marqué des avancées dans l'industrialisation au cours des onze dernières années, selon le dernier rapport de la BAD accompagnant le lancement inaugural de l'Indice d'industrialisation de l'Afrique, qui classe le Maroc en deuxième position. Le Maroc semble décidé à asseoir sa souveraineté industrielle et ses progrès rayonnent à l'international. En témoigne l'indice d'industrialisation de l'Afrique (IIA), développé en collaboration avec l'ONUDI, qui classe le Maroc en deuxième position derrière l'Afrique du Sud. Ledit classement fournit une évaluation des progrès de 52 pays africains à travers 19 indicateurs clés, couvrant la performance manufacturière, le capital, la main-d'oeuvre, l'environnement des affaires, les infrastructures et la stabilité macroéconomique. L'IIA classe l'industrialisation selon trois dimensions, ou sous-critères : la performance, les déterminants directs et les déterminants indirects. Pour le premier et le troisième sous-critères, Rabat et Pretoria sont à égalité, néanmoins, l'Afrique du Sud arrive à se maintenir à la tête du classement grâce à sa performance industrielle. Par ailleurs, le top 5 est complété par l'Egypte, la Tunisie et Maurice. L'Eswatini crée la surprise cette année en se classant sixième. Ceci dit, ces résultats obtenus sont dus à la réussite du plan d'accélération industrielle. Preuve en est le dernier bilan présenté par le ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, qui assure que le Royaume avance à pas de géant vers une souveraineté industrielle. Automobile, pivot de l'industrie nationale La consolidation de la production locale et la promotion du made in Morocco sont la pierre angulaire de ce plan, et les chiffres du bilan dévoilés par le ministre sont édifiants. A la mi-juillet, le volume des investissements avait atteint 44,7 milliards de dirhams qui permettront de créer 220.577 emplois, (88.231 emplois directs et 132.346 indirects). Il est à souligner que les projets sont dominés par les capitaux nationaux à hauteur de 88% alors que le volume des investissements pour la souveraineté industrielle représente 69%. S'agissant de la promotion de l'investissement, plus de 1.100 dossiers ont été approuvés par les autorités, tandis que 995 projets avaient déjà reçu l'approbation de la tutelle (60,8 milliards de dirhams destinés à la substitution d'importation + 64,1 milliards de dirhams pour les exportations). Ceci dit, le pivot de l'industrie nationale reste le secteur de l'automobile. En effet, le Maroc est devenu le premier exportateur de véhicules particuliers vers l'Europe, dépassant notamment la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis d'Amérique. La demande globale des voitures sur le marché européen, qui est le plus grand marché de voitures marocaines, a reculé durant cette année de 26%, au moment où les ventes marocaines ont enregistré une hausse de 50% sur ce marché. Grace à sa main d'oeuvre et ses infrastructures, le Maroc ambitionne de devenir une plateforme de l'industrie automobile « la plus compétitive à travers le monde avec un taux d'intégration de 80%, au lieu de 64% actuellement», selon Mezzour, qui s'exprimait mardi dernier à la Chambre des Conseillers. Un objectif que nous ambitionnons de réaliser au moment où seulement deux pays (l'Inde et la Chine) ont réussi à atteindre ce niveau de compétitivité et d'intégration. Il faut donc s'attendre à voir le Maroc en tête du podium prochainement dans l'indice d'industrialisation de l'Afrique.