Après la 10ème journée de la Botola D I professionnelle, l'IRT est dans le collimateur. Rien ne va dans un club « moribond » sans âme, sans souffle, sans personnalité, dans le gouffre, le chaos, la crise avec toutes ses composantes. Huit points avec seulement deux victoires, deux nuls et surtout six défaites et une déshonorante avant dernière place, le rouge de la descente. Un début difficile, conséquence d'une politique d'improvisation, une mauvaise gestion administrative, un renforcement « aveugle » de l'effectif avec des footballeurs recrutés au hasard. A la veille de la trêve du championnat, imposée par la participation de la sélection nationale aux compétitions intercontinentales, il est temps de procéder à une évaluation totale du seul représentant du football d'élite dans la Région Tanger-Tétouan-Al-Hoceima. Que vaut l'effectif joueurs ? Comment travaille le staff technique actuel ? Que pense la commission provisoire de sa tâche ? Que faire pour sortir la formation de la mauvaise situation du classement ? Va-t-on revivre le calvaire des deux dernières saisons pour éviter la relégation ? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre.
L'effectif joueurs
Un déséquilibre sur tous les plans. Il n'y a pas de défense. Il n'y a pas de ligne médiane. Il n'y a pas de meneur de jeu. Il n'y a pas d'attaque. Alors qu'est-ce qu'il y a ? Se demanderont les supporters et les ultras tangérois. A vrai dire, l'IRT présente des carences et des défaillances peu fréquentes chez les clubs de la Botola I. D'après les 10 matches disputés, le capitaine Hamoudane et ses coéquipiers étaient toujours inférieurs à l'adversaire sur le terrain sur tous les plans et en particulier sur la cohésion et l'entente dans le jeu sans toutefois oublier les deux victoires obtenues face à Souilem et face à El Jadida dont les footballeurs étaient bien supérieurs dans la domination du ballon et l'occupation du terrain. En défense, les deux meilleurs piliers Konaté et Khalati sont en baisse de forme pour des raisons inconnues. Il faut les récupérer le plutôt possible avec des entrainements spéciaux et un régime alimentaire très strict pour éliminer le poids, la lenteur et surtout la fatigue. La ligne médiane constitue le grand fiasco du onze aligné. Un seul nom à retenir est Bamaâmar l'inépuisable demi. Le reste est à revoir dans sa totalité avec l'inexistence d'un vrai meneur de jeu. Le départ de Chibi aux FAR est à regretter au moment où l'ancien comité n'a pas su comment lui renouveler le contrat. Quant à l'attaque, elle est composée d'un trio de qualité mais sans remplaçants valables. Hamoudane, Axil, Ijrouten qui sont de grands buteurs, se retrouvent malheureusement trop isolés avec le manque d'appui de la ligne médiane.
Les mauvais recrutements
Comme dans toutes les dernières saisons, les mauvais recrutements des nouveaux joueurs sont pointés du doigt. Qui en est responsable ? Le poste de directeur technique et la commission technique n'existent pas à l'IRT pourtant un club professionnel. Cette mission a toujours été confiée à un membre du comité bien placé dans la gestion bien loin du domaine technique. A l'exception du retour de Hamoudane, les sept autres recrues n'ont rien donné à l'équipe et ne sont point titulaires à part entière. Si elles sont pétries de qualités certes vu leur expérience dans un autre football, à l'IRT elles ne répondent pas à ses besoins. Recruter pour seulement recruter est une habituelle mauvaise habitude, sans tenir compte des nécessités de l'effectif, a et aura des conséquences néfastes. Cette politique est à revoir complètement et la nomination d'un directeur technique s'avère une des grandes urgences.
Jaâfar Rkik un choix inconvenable
Il existait un bon embarras dans le choix du nouvel entraineur. Après le limogeage du Français Bernard Casoni, la commission de sauvetage, qui est elle-même provisoire, a opté pour un entraineur provisoire. Maintenant, le provisoire est à la mode à l'IRT. Jaâfar Rkik, qui est directeur du centre de formation, un centre qui n'existe que sur le papier (responsable sans porte feuille !), est bien là pour s'occuper des entrainements de la première formation mais pour combien de temps car son diplôme ne lui permet pas de s'asseoir sur le banc de touche plus de quatre rencontres. Que signifie cette déconfiture ?
Une commission provisoire dépassée Depuis la démission du comité, bien que forcée, à la demande des supporters et des ultras avec la menace d'organiser un sit-in à l'entrée de la Wilaya, une commission provisoire a été constituée sous la présidence de Mohamed Ahkane et avec les mêmes membres déjà contestés par le public. Elle est là et personne ne sait jusqu'à quand. Quoique son objectif était bel et bien la tenue d'une assemblée générale extraordinaire pour l'élection d'un comité avec un nouveau président, elle continue à gérer et à prendre des décisions loin de ses compétences telles la séparation avec l'entraineur et la désignation d'un entraineur dont le titre n'est point homologué par la FRMF. Toujours, une question est à l'ordre du jour : quand aura lieu l'assemblée générale extraordinaire ? Pour le bien du club, de nouveaux membres bons gestionnaires doivent remplacer les dirigeants de la commission provisoire car ces derniers n'ont rien donné au football tangérois avec le comité Aberchane. Même les postes clé doivent avoir un « sang nouveau » pour que la relève soit bonne car personne n'est indispensable dans toutes les équipes du championnat.