Parallèlement à la décision de l'Algérie de fermer le Gazoduc Maghreb Europe, le gouvernement s'apprête à discuter de l'autoproduction d'énergie électrique, lors d'un Conseil qui sera présidé par Aziz Akhannouch, jeudi prochain à Rabat. Le Conseil du gouvernement étudiera, jeudi prochain à Rabat, un projet de loi relatif à l'autoproduction d'énergie électrique, a indiqué le chef de gouvernement dans un communiqué.
Le Conseil étudie également deux projets de décrets, dont le premier porte sur la modification du décret relatif à la détermination des conditions et modalités de gestion électronique des opérations de conservation foncière et des services qui s'y rapportent, tandis que le second est relatif à la modification du décret fixant les procédures de conservation foncière.
Cette initiative intervient au milieu d'un désaccord croissant entre Alger et Rabat, et une longue logique d'escalade de la part de l'Algérie, couronnée par la décision du président algérien ordonnant la résiliation du contrat du gazoduc traversant le Maroc et permettant la fourniture de gaz à l'Espagne. Le contrat a pris fin le dimanche 31 octobre 2021 à minuit.
Par cette décision, le gouvernement algérien cherche à priver le Maroc des gains gaziers obtenus en nature sous forme de droits de transit. Cependant, la résiliation du contrat du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) est en réalité plus dommageable pour l'Algérie, car elle devra s'appuyer sur le Med Gaz qui alimente directement l'Espagne, mais a une capacité limitée de 8 milliards de mètres cubes par an, alors que le GME permettait des transferts allant jusqu'à 13 milliards. Les deux gazoducs constituent une capacité totale de transport de plus de 20 milliards de mètres cubes, qui diminuera désormais de deux tiers.
Pour mémoire, l'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) et l'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable (ONEE) avaient déclaré, en réponse à la décision algérienne, que la résiliation du contrat en question n'aura dans l'immédiat qu'un impact insignifiant sur la performance du système électrique national, soulignant que d'autres options sont en cours d'étude pour des alternatives durables, à moyen et long termes.
Compte tenu de la nature du voisinage du Maroc, et en prévision de cette décision, des dispositions ont été prises pour assurer la continuité de l'approvisionnement électrique du pays, ont rassuré les deux Offices dans un communiqué conjoint.