En plein examen législatif du Projet de Loi des Finances 2022, les députés ont commencé la discussion d'un budget censé appuyer l'effort de relance économique. Le président du groupe parlementaire de l'Istiqlal Noureddine Moudian a plaidé en faveur d'un meilleur soutien aux PME aussi bien sur le volet du financement qu'en matière d'accès aux marchés publics. Détails. Le Projet de Loi des Finances est entré en phase d'examen législatif, la discussion générale a d'ores et déjà commencé au niveau de la Commission des Finances et du Développement économique à la Chambre des Représentants, en présence de l'Argentière du Royaume Nadia Fettah Alaoui, accompagnée du ministre en charge du budget Fouzi Lekjaâ. En pleine discussion, le chef de file des députés istiqlaliens à la première Chambre a indiqué que le gouvernement est appelé à déployer son énergie dans la réalisation des priorités du programme gouvernemental. Le député a reconnu que les priorités stratégiques du PLF 2022 prouvent la volonté de l'Exécutif à pallier les effets de la crise du Covid-19 et relancer l'activité économique. Le PLF 2022 a donné un nouvel élan à la relance économique à travers l'investissement public qui a atteint cette année le niveau record de 245 MMDH, dont le budget alloué au Fonds Mohammed VI.
Ce fonds stratégique est destiné à financer les projets productifs, il a également pour vocation de soutenir la capitalisation des entreprises, notamment les PME. Noureddine Moudian a plaidé pour que les PME et les TPE ainsi que les Start-ups puissent bénéficier des facilités de financement que prévoit le plan de relance, appelant le secteur bancaire à fluidifier davantage l'octroi des crédits. « Sur le terrain, on constate malheureusement que plusieurs entreprises rencontrent des difficultés en matière de financement », a-t-il indiqué. En effet, le gouvernement semble déterminé à soutenir les entreprises ainsi que l'entrepreneuriat des jeunes. Pour cette raison, le programme « Forsa » est venu en renfort du programme « Intilaka ». Il prévoit l'octroi de 50.000 crédits garantis sans conditions préalables. Un budget de 1,25 milliard de dirhams est mobilisé à cet effet.
Marchés publics : plus d'attention aux PME
Concernant les marchés publics, le gouvernement compte activer la préférence locale, c'est-à-dire accorder « un droit de préséance » aux entreprises qui se trouvent dans la région concernée par un projet public. À ce titre, le député istiqlalien a plaidé pour que les PME et les TPE soient plus intégrées dans la passation des contrats publics, sachant que de nombreuses entreprises s'en voient systématiquement privées. « Il faut révoquer les monopoles », a martelé M. Moudian, appelant de ses vœux à revoir les critères de passation des marchés.
Création emploi : libérer le potentiel de recrutement des collectivités territoriales
M. Moudian a signalé un phénomène qui existe depuis longtemps qu'est le gel du recrutement dans les collectivités territoriales. Selon ses estimations, près de 100.00 emplois seraient gelés actuellement. Il s'agit des emplois supprimés ou non renouvelés. « Il est temps de libérer ces postes », s'est-il indigné, ajoutant que plusieurs communes rurales dispose d'un seul technicien et d'un seul ingénieur. Ceci se répercute négativement sur le rendement des communes, a-t-il poursuivi, appelant le gouvernement à relancer ces postes gelés. « En plus de la création d'emplois, ceci nous permettra de créer une nouvelle dynamique dans les communes concernées », a-t-il argué, regrettant qu'il existe quelques Conseils de grandes villes qui disposent de 2000 emplois gelés, bien que les postes budgétaires soient programmés.
Couverture sociale : le financement dépend de l'innovation à chercher des sous
Par ailleurs, l'une des mesures phares du PLF est la généralisation de la couverture sociale. Comme ce projet nécessite 51 MMDH chaque année, la source du financement pose plusieurs défis. Le député de l'Istiqlal a conseillé au ministre délégué au Budget de faire preuve d'innovation et de trouver ainsi d'autres sources fiscales qui soient plus équitables et qui associent tous les acteurs économiques.
Toujours en matière fiscale, le groupe parlementaire de l'Istiqlal a salué la baisse de la pression fiscale sur les classes moyennes qui ont été exonérées de la contribution de solidarité au titre de cette année. Cependant, il est impératif, aux yeux de Noureddine Moudian d'accélérer l'implémentation de la réforme fiscale de façon à garantir plus d'équité et de justice sociale. A ce propos, le député istiqlalien a vivement plaidé pour l'instauration de l'impôt sur la fortune.
Partant de sa volonté de revigorer les secteurs de l'Education nationale et de la Santé, le gouvernement a boosté leurs budgets respectifs de 9 MMDH supplémentaires par rapport à 2021. Noureddine a salué cette hausse budgétaire, tout en regrettant l'insuffisance du budget alloué à la recherche scientifique qui pourtant est l'un des leviers du développement.
Rappelons que le Projet de Loi des Finances 2022 table sur une croissance de 3,2% et un déficit de 5,9%, le premier budget élaboré par le nouveau gouvernement projette de créer 250.000 emplois directs à travers un vaste plan de projets publics.