La Russie accorde une importance majeure au renouvellement de son accord de coopération en matière de pêche maritime avec le Maroc, un partenariat qui a perduré durant les quatre dernières années avant d'arriver à échéance en décembre dernier. Moscou nourrit de grands espoirs quant à la reconduction de cet accord, qui permettrait à ses navires de pêche de reprendre la mer le long des côtes marocaines, avec un intérêt particulier pour la capture de la sardine. Ces ambitions ont été clairement exprimées par Ilya Chestakov, chef de l'Agence fédérale russe des pêches, qui a déclaré : « Nous avons soumis un projet d'accord au gouvernement en vue de la signature d'une nouvelle convention avec le Maroc, d'une durée de quatre ans ». D'après l'agence de presse Interfax, Chestakov a précisé que « toutes les questions relatives à cet accord ont déjà été discutées », ajoutant que « dès la signature, nous serons en mesure de pêcher 80.000 tonnes de poissons dans la zone économique exclusive du Maroc cette année ». Une source officielle au sein du secteur marocain de la pêche maritime a confirmé « l'existence de discussions portant sur le renouvellement de l'accord bilatéral avec la Russie », tout en précisant qu'« aucune décision n'a encore été prise à ce stade ». Cette source rappelle que « l'accord signé en 2020 avec la Russie accordait à cette dernière le droit d'exploiter les ressources halieutiques des eaux marocaines à l'aide de dix navires spécialisés ». Ces navires, principalement actifs dans la pêche à la sardine, ont quitté les côtes marocaines à la fin de l'année 2024. Si la conclusion d'un nouvel accord n'est pas exclue, elle demeure toutefois incertaine. « Un éventuel renouvellement de la coopération en matière de pêche avec la Russie reste envisageable, mais aucune décision définitive n'a encore été prise », souligne la même source. Un professionnel du secteur a, quant à lui, indiqué que « les acteurs marocains de la filière suivent de près les discussions entre Rabat et Moscou pour savoir si cet accord sera reconduit, d'autant plus après l'annulation de son équivalent entre le Maroc et l'Union européenne ». Il a également mis en avant « l'importance stratégique et diplomatique de cet accord pour le Maroc », tout en soulignant que « la conjoncture actuelle exige la réalisation de nouvelles études pour évaluer les scénarios envisageables, notamment en raison du déclin des ressources halieutiques nationales, en particulier la sardine, très convoitée par les Russes ». Dans cette perspective, notre interlocuteur insiste sur la nécessité d'engager des discussions avec Moscou sur les difficultés rencontrées par les exportateurs marocains de produits de la mer à destination du marché russe. Il pointe notamment « les problématiques liées aux modalités de paiement, qui restent sans solution jusqu'à présent ». Pour rappel, en octobre dernier, le Maroc et la Russie avaient prolongé leur accord de coopération en matière de pêche jusqu'à fin 2024. Cet accord couvre également les eaux des provinces du Sud et a été accompagné d'intenses négociations entre les responsables des deux pays.