Autonomisation économique et politique de la femme, garantie de sa sécurité et de son respect, et action pour l'égalité des genres, tels sont les engagements du Parti de l'Istiqlal pour améliorer sensiblement la situation de la femme marocaine. En plus du programme national, le Parti de la Balance réserve à chaque composante de la société un programme adapté à son contexte et à ses aspirations. 8 chartes, 4 chantiers et 154 mesures sont proposés par le parti pour garantir l'équité et la concrétisation de la pleine citoyenneté pour tous les Marocains. La Charte pour la femme a fait sujet de discussion lors du deuxième épisode de l'émission spéciale organisée par la chaîne numérique du parti en présence de plusieurs membres de l'Organisation de le Femme Istiqlalienne (OFI). Lors des débats, toutes ont plaidé pour l'égalité salariale et l'égalité des chances et dans l'emploi. Une situation critique Malgré plusieurs réformes en faveur des droits de la femme, la condition de la femme marocaine, son intégration économique et politique et sa sécurité restent très précaires. « Une grande partie des femmes marocaines souffre du chômage, de la pauvreté, de la marginalisation et de la discrimination », a affirmé Nizar Baraka, SG du parti. Les chiffres reflètent d'ailleurs cet état de fait. Sur le plan économique à titre d'exemple, le statut de la femme a connu une régression importante ces dernières années. Le rapport du Forum économique mondial pour l'année 2020 place le Maroc au 143ème rang sur 153 pays en termes d'égalité des sexes, avec un taux ne dépassant pas 22%, ce qui constitue une régression par rapport aux acquis, car ce pourcentage était de l'ordre de 28 % en 2005. Par ailleurs, le taux d'entrepreneuriat féminin ne dépasse pas 12% du tissu entrepreneurial marocain, et le taux d'activité des femmes est de 19,4%, contre 70% pour les hommes. Face à cette situation critique, Mounira Rahoui, membre du Bureau exécutif de l'OFI, a déclaré que « ces chiffres choquants restent significatifs et incitent au questionnement sur les réalisations de l'actuel gouvernement ». Pour sa part, Dr Soumia Kadiri, médecin et membre du Bureau exécutif de l'OFI, a déclaré qu'« il est impossible de parler d'un nouveau modèle de développement et d'un futur meilleur sans une instauration du principe de l'équité pour la femme marocaine ». « L'équité maintenant » qui est le slogan majeur du Parti de la Balance pour cette campagne électorale reflète l'importance que le parti accorde à la question de la condition de la femme, en raison de son lien étroit avec les principes de justice sociale et de la contribution féminine au développement économique et social, ainsi qu'avec les répercussions positives de cette question sur le niveau de vie de la famille. Une réintégration économique Afin d'éliminer les disparités entre les sexes au niveau économique, le Parti de l'Istiqlal s'engage à adopter des mesures visant à accroître l'accès des femmes au marché du travail, à stimuler la création d'entreprises féminines et à simplifier l'accès au foncier, en plus des mesures visant à assurer la justice du genre dans les salaires dans le secteur privé et l'accès des femmes aux postes de direction. Toutes ces réformes ne peuvent être réalisées sans investissement dans les structures qui soutiennent la réinsertion des femmes et des filles à travers une éducation de qualité, en veillant à ce qu'elles aient les compétences et les aptitudes qui leur permettront d'accéder à des opportunités d'emploi décent et à même de progresser socialement, à travers des mesures urgentes. La Charte propose également le lancement d'un programme pour encourager l'entrepreneuriat des femmes et la facilitation de leur accès au financement bancaire. Leadership et participation politique des femmes Pour ce qui est de la participation politique, le Parti de l'Istiqlal a oeuvré pour accompagner la femme au sein du parti à assumer des postes de responsabilité à tous les niveaux, et il a toujours été pionnier dans le plaidoyer pour l'égalité des genres politiquement, économiquement et socialement. Partant de cet élan, le Parti de l'Istiqlal considère que malgré tous les progrès réalisés en matière d'égalité des sexes, il subsiste des dysfonctionnements auxquels il faut remédier. Sur le plan politique, « la présence des femmes aux postes de responsabilité est encore faible, que ce soit dans les collectivités locales ou au niveau des deux Chambres du parlement », a déploré Mounira Rahoui, et ce, en plus de leur faible représentation dans les gouvernements successifs depuis la Constitution de 2011. « Le défi aujourd'hui est la mise en place et l'adoption de procédures légales et réglementaires contraignantes pour assurer une représentation féminine équilibrée, équitable et efficace dans diverses institutions publiques et dans la société », a insisté la militante istiqlalienne. A cet égard, le Parti de l'Istiqlal s'engage, avec des mesures importantes, à dépasser le tiers dans la perspective de la parité dans la représentativité des femmes dans tous les Conseils élus d'ici 2026, et à oeuvrer à la réhabilitation de la société et de la femme afin de préparer la phase post-discrimination positive, de manière à ce que la femme marocaine puisse obtenir des acquis politiques sans aucune discrimination. D'ailleurs, le parti propose l'activation de la loi-cadre sur la parité et la non-discrimination à l'égard des femmes ainsi que la révision de la loi sur les nominations aux hautes fonctions dans la Fonction publique de façon à ce que soit adopté un mécanisme clair de discrimination positive en faveur des femmes. Des mesures réalistes et ambitieuses « La Charte de l'Istiqlal pour la femme marocaine se décline en mesures détaillées, concrètes, ambitieuses mais surtout réalisables », selon Khadija Zoumi, Présidente de l'OFI et membre de la Chambre des Conseillers. La première des mesures, que Najat Riahi, membre de l'OFI, estime névralgique pour garantir une participation active de la femme au niveau économique sans pour autant impacter sa vie personnelle et familiale, est le renforcement des structures d'accueil dans les secteurs privé et public pour permettre aux femmes de concilier famille et travail : crèches, transports scolaires, télétravail, temps partiel et continu, et l'inscription de ces mesures dans la responsabilité sociale de l'administration et de l'entreprise. Stop à la violence ! Face à la violence vécue quotidiennement et qui non seulement affecte les femmes concernées mais fait peser un grand danger aussi sur le développement, le progrès et la prospérité de la société, les femmes istiqlaliennes ont préconisé la nécessité de fournir aux femmes une protection efficace contre les diverses formes de violence et de discrimination, et une indication de leurs droits fondamentaux, de leur statut politique, économique, social et culturel. Ainsi, l'Istiqlal, dans sa charte, propose la mise en place de l'instance de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination, la création des mécanismes et des institutions de vigilance et d'assistance - au niveau territorial - au profit des femmes victimes de violences, la création d'un observatoire national avec des antennes régionales pour le suivi de la mise en oeuvre de l'égalité des genres, et plaide finalement pour une action en vue de la présentation d'un projet de loi contre la violence conjugale.