Le secteur des algues marines traverse des moments difficiles, plongeant les professionnels dans un malaise certain en l'absence de toute solution pouvant décongestionner la situation, rapporte une source concernée. Les professionnels dudit secteur à El Jadida ont en effet décidé d'observer l'arrêt du processus de récolte des algues cette saison, comme une forme de protestation lancée par les plongeurs, contre les prix jugés encore très bas et le non-versement des cotisations des professionnels, affirme Ahmed B., plongeur opérant au Point de Débarquement Aménagé (PDA) d'El Jadida. Les temps sont difficiles pour tout le monde, indique pour sa part Rachid E, un professionnel concerné à El Jadida. Les industriels, les armateurs ont un devoir citoyen envers les plongeurs, sécheurs..., a t-il ajouté, notant que le retard de paiement figure parmi les raisons invoquées par les professionnels du secteur. Ces derniers réclament également le paiement contre les documents de débarquement des prises par l'ONP. Pour rétablir la confiance, seul l'ONP de par ses prérogatives semble être bien placé, pour jouer le rôle d'arbitre, dans cette crise, nous explique Rachid E. Par ailleurs, force est de rappeler que la circonscription d'El Jadida comporte quatre sous-zones: le PDA de Lahdida, le port d'El Jadida, celui de Jorf Lasfar, et le PDA de Sidi Abed. La zone d'El Jadida concentre plus de 80% de la production nationale. Quant au quota de pêche alloué à la zone, il est de 3.900 tonnes d'algues sèches équivalant à quelque 14.000 tonnes humides. La pêche de cette algue au niveau de la circonscription maritime d'El Jadida se pratique au niveau de 15 sites pour un nombre maximum de 920 barques. Le quota global alloué à cette circonscription devrait être réparti entre les barques disposant d'une licence officielle. Cette activité constitue une occupation à plein temps pour des familles entières, notamment dans les zones rurales. Les plongeurs constituent le maillon le plus important de la chaine de production de cette algue, mais ils constituent, paradoxalement, le maillon faible dans ce secteur, pourtant très florissant pour les exploitants de cet or rouge, appelé aussi agar-agar, souligne Rachi B, plongeur depuis une vingtaine d'années à Sidi Abed. Cependant, poursuit la même source, malgré l'augmentation symbolique opéré sur le coût des charges sur demande des plongeurs, notamment le prix du gasoil qui a flambé, le prix de vente de l'algue rouge n'a pas connu d'évolution. Les plongeurs n'en tirent que quelques sous, comparé au prix de vente à l'exportation qui atteint plus de 60 dirhams. Aujourd'hui, nul ne peut contester le fait que ces plongeurs continuent à risquer leur vie pour une poignée de dirhams, juste de quoi subsister et subvenir au minimum vital de leurs familles.