Le secteur de l'algue rouge « Gelidium » forme, le long de la côte atlantique marocaine, des champs relativement importants. La majeure partie des algues récoltées et fournies à l'industrie de transformation nationale provient de la zone maritime d'El Jadida-Jorf Lasfar. Les productions enregistrées démontrent, en effet, que les stations de Sidi Abed, Moulay Abdellah sont les plus importantes, en termes de production d'algues humides. Par contre, la station de Sidi Bouzid a reconnu une substitution de l'espèce étudiée par l'Halopithys incurvus. Malheureusement et sans parler du braconnage, qui constitue l'ennemi majeur de l'avenir des algues marines dans la région d'El Jadida, cet énorme potentiel de la région risque gros aujourd'hui, à cause de décisions hâtives, souvent mal réfléchies, et l'improvisation qui marquent la gestion de cet important secteur par les pouvoirs publics marocains concernés. C'est ce qui justifie la grogne des sociétés exportatrices des algues de la région. Ces dernières trouvent, en effet, injuste le fait de ne pas être autorisées à s'approvisionner plus de leur quota à l'export, alors que la loi les autorise à acheter autant qu'elles peuvent. Le fait de leur interdire d'acheter plus que leur quota à l'export, ne figure dans aucune loi de commerce. L'achat est une chose et l'exportation en est une autre, nous ont fait savoir certains gérants des sociétés exportatrices lésées. Mieux encore, expliquent ces derniers, à chaque réunion, le quartier maritime oriente les plongeurs, les coopératives et les propriétaires de barques à vendre leurs algues à une seule société.... Le ministère de la Pêche Maritime, se demandent-ils, est-il devenu un rabatteur d'algues de cette société, alors que son rôle est de protéger la biomasse et l'intérêt du premier opérateur, qui est le plongeur, en maintenant un prix élevé de l'algue. Sinon, pourquoi il signe et persiste à protéger une seule société, au détriment de la biomasse et des prix du marché ?... Pire encore, arguent-ils, même en ce qui concerne les algues du Sahara, le quota est réservé exclusivement à ladite société, qui est la seule autorisée à acheter du Sahara et personne d'autre. D'autre part, ajoutent-ils, la décision N°: 4 du 16 juillet 2015 spécifie bien le nombre de barques par site de débarquement. Or, le délégué du quartier maritime autorise largement plus de barques par site. Par conséquent, il est le premier à ne pas appliquer la réglementation en vigueur. Ceci joue encore en faveur de l'intérêt d'une seule société, que tout le monde connaît aujourd'hui. Cette société ayant la mainmise sur le secteur des algues maritimes à l'échelle nationale, a-t-elle acheté l'océan ? Par ailleurs, le Ministère du Commerce Extérieur devait publier l'avis à l'export au mois de mai ou au mois de juin et publier la répartition des exportations avant la campagne. Aujourd'hui, on assiste à l'inverse, la campagne est déjà entamée et la répartition des quotas n'est pas encore déterminée. Ceci va entraîner un désordre dans la commercialisation, certaines sociétés vont s'approvisionner plus que leur quota. Sur un autre registre, ces mêmes professionnels ne cessent de se demander « si c'est légal que le quartier maritime impose un contrat entre les coopératives de plongeurs et les sociétés exportatrices, car ceci n'est dans l'intérêt d'aucune partie et la commercialisation doit être libre », précisent-ils. Tous ces dysfonctionnements, concluent les professionnels lésés, sont la preuve incontestable de l'incompétence et de la politique d'improvisation adoptées par l'administration, pour encourager le braconnage en pleine période de pêcherie. Alors, vivement une enquête pour assainir ce secteur et sauver ce qui reste à sauver !