Du 29 novembre au 7 décembre, le Festival international du film de Marrakech (FIFM) revient pour une édition exceptionnelle. Avec une sélection de 70 films issus de 32 pays, cet événement prestigieux s'annonce riche en émotion et en découverte. Tour d'horizon d'une programmation ambitieuse qui, entre premiers films et hommages aux maîtres du cinéma, s'emploie à valoriser le meilleur de la création contemporaine mondiale. Cette année, la sélection officielle du FIFM s'articule autour de sept sections phares : la compétition officielle, les séances de gala, les séances spéciales, le « 11e continent », le panorama du cinéma marocain, les séances destinées aux jeunes publics et familles, ainsi que des hommages. Ces catégories représentent un éventail de perspectives et de styles diversifiés, visant à toucher tous les publics et à refléter la richesse du cinéma mondial. Parmi les œuvres sélectionnées, 12 films ont bénéficié du soutien des Ateliers de l'Atlas, l'initiative de développement des talents lancée par le FIFM en 2018. Par ailleurs, neuf films en lice dans cette édition ont été choisis pour représenter leur pays aux Oscars.
Nouvelle Génération de Cinéastes en Compétition Officielle
Le FIFM se positionne comme un tremplin pour les talents émergents avec une compétition officielle comprenant 14 premiers et seconds films. Explorant des genres variés allant du mélodrame au documentaire, cette compétition met en lumière des cinéastes du monde entier avec une ambition : révéler la prochaine génération du cinéma mondial.
Deux réalisateurs marocains se démarquent cette année : Saïd Hamich Benlarbi et Hind Meddeb. Hamich Benlarbi présente « La Mer au Loin », un film poignant sur l'exil, tandis que Meddeb propose « Soudan, souviens-toi », une œuvre poétique célébrant la résilience de la jeunesse soudanaise. Ces récits d'une profonde humanité s'inscrivent dans un cadre de réflexion sur les enjeux actuels, en écho aux œuvres du réalisateur polonais Damian Kocur et de l'éthiopien Mo Harawe, qui explorent les conséquences de conflits et de résistances.
Les Grands Enjeux Sociaux au Cœur des Films en Compétition
Cette année, de nombreux cinéastes abordent des thématiques contemporaines fortes. Gabrielle Brady explore les effets du changement climatique en Mongolie dans son documentaire « The Wolves Always Come at Night », tandis que le cinéma asiatique s'intéresse à la violence domestique (« Bound in Heaven » de Huo Xin) et au combat des ouvrières en Birmanie (« Ma–Cry of Silence » de The Maw Naing).
Parmi les films en première mondiale, « Perfumed with Mint » de l'Egyptien Muhammed Hamdy propose une plongée immersive dans la culture égyptienne, tandis que l'Algérien Dania Reymond-Boughenou aborde les mythes fondateurs de son pays dans « Les Tempêtes ».
Des Hommages à l'Héritage et à l'Audace du Cinéma Mondial
Le festival rend hommage cette année à David Cronenberg, maître du cinéma fantastique, avec la projection de son œuvre personnelle « Les Linceuls ». Walter Salles présentera également « Je suis toujours là », un drame sur la dictature militaire au Brésil. Du côté marocain, le public aura l'occasion de découvrir « Everybody Loves Touda » de Nabil Ayouch, un hommage à la liberté féminine porté par l'interprétation intense de Nisrine Erradi.
Dans le cadre des Séances de Gala, six films incontournables de l'année sont au programme, mettant en avant des réalisateurs de renom tels que Carine Tardieu avec « L'Attachement » et Mohammad Rasoulof, qui viendra défendre son huis clos familial, « Les Graines du figuier sauvage », un plaidoyer saisissant pour la liberté en Iran.
Une Edition Marquée par l'Engagement et la Transmission
Le festival ne s'arrête pas aux œuvres de fiction. Des documentaires de grands noms, tels qu'Andrea Arnold, Edward Berger, et Petra Costa, seront présentés dans la section des séances spéciales, tandis que le programme « 11e Continent » continue d'explorer les frontières du cinéma à travers des œuvres qui repoussent les conventions artistiques.
Le cinéma marocain occupe une place privilégiée cette année avec un panorama qui met en lumière cinq films nationaux. Parmi eux, « Les Mille et Un Jours du Hajj Edmond » de Simone Bitton et « Puisque je suis née » de Jawad Rhalib, témoins d'une créativité locale en plein essor. Par ailleurs, une sélection de films destinés aux jeunes et aux familles élargit l'accès aux œuvres cinématographiques pour les générations futures.
L'ouverture du festival sera marquée par la projection de « The Order », un thriller signé Justin Kurzel, lauréat du prix du jury en 2011 et ancien membre du jury en 2022.