70 opus cinématographiques issus de 32 pays et répartis en sept sections seront projetés dans le cadre du 21e Festival international du film de Marrakech (FIFM 2024), qui se tient du 27 novembre au 7 décembre. Parmi eux, 12 œuvres ont été soutenues par les Ateliers de l'Atlas, le programme industrie initié par le Festival en 2018. Aussi, 9 de ces films ont été choisis précédemment pour représenter leur pays aux Oscars. Le programme se décline à travers la compétition officielle, les séances de gala, les séances spéciales, le 11e continent, le panorama du cinéma marocain, les séances jeune public et famille, ainsi que les hommages. Cette 21e édition s'ouvrira avec le thriller policier «The Order» de Justin Kurzel, dont le premier film a été primé au FIFM 2011 et qui a fait partie du jury, lors de la 19e édition du festival, en 2022. Cette année, la compétition officielle met en avant 14 premiers et seconds films. «Les cinéastes en lice pour l'Etoile d'or explorent plusieurs genres cinématographiques, du mélodrame, au documentaire, en passant par le récit d'anticipation et la comédie romantique», rappellent les organisateurs dans un communiqué. Le jury qui départagera les nominés sera présidé par Luca Guadagnino. Selon la même source, «les cinéastes en compétition s'emparent aussi des «non-dits de la cellule familiale pour lever le voile sur des réalités sociétales, qu'il s'agisse d'une famille palestinienne de Haïfa dans Happy Holidays de Scandar Copti, ou de familles argentines dans The Cottage de Silvina Schnicer, dévoilé en première internationale». Aussi, «deux séduisantes comédies dramatiques dressent le portrait d'une jeunesse qui cherche sa voix. Neo Sora filme l'éveil politique de lycéens japonais dans son film d'anticipation Happyend, et Laura Piani signe, avec Jane Austen a gâché ma vie, un film drôle et sincère sur les espoirs romantiques d'une libraire». Les films en compétition posent également «des regards empreints d'humanité sur l'actualité : celle de l'Ukraine dans Under the Volcano, le puissant second long métrage de Damian Kocur ou de la Somalie avec The Village Next to Paradise, le récit d'amour et de résilience signé Mo Harawe». Dans «The Wolves Always Come at Night», Gabrielle Brady sonde quant à lui «les conséquences du changement climatique en Mongolie» à travers «un documentaire aux images splendides». Deux cinéastes venus d'Asie dressent par ailleurs le portrait de femmes pour aborder la question de la violence domestique en Chine, dans «Bound in Heaven» de Huo Xin, ou encore le combat d'ouvrières birmanes, dans «Ma–Cry of silence» de The Maw Naing). Pour leurs premiers longs-métrages, Muhammed Hamdy et Dania Reymond-Boughenou proposent une immersion originale dans l'Egypte, à travers «Perfumed with Mint» et l'Algérie dans le film fantastique «Les Tempêtes», en première internationale. «Nouvelle révélation du cinéma turc, Murat Fıratoğlu, présentera One of Those Days When Hemme Dies, une œuvre à la mise-en-scène graphique, qui fait le récit d'un homme décidé à ne pas céder à l'injustice», fait savoir la même source. De leur côté, les cinéastes marocains Saïd Hamich Benlarbi et Hind Meddeb «présenteront respectivement La Mer au Loin, un film d'amour lumineux sur l'exil et Soudan, souviens-toi, une ode poétique à la résistance de la jeunesse soudanaise». La sélection de cette année, toutes sections confondues, inclut 12 films marocains. Côté Panorama du cinéma marocain, les festivaliers auront rendez-vous avec les projections de 5 fictions et documentaires, dont trois sont dévoilés en première mondiale ou internationale : «Les Mille et Un Jours du Hajj Edmond» de Simone Bitton, «Sonate Nocturne» de Abdeslam Kelai et «Puisque je suis née» de Jawad Rhalib. Le septième art national est présent également dans les séances de gala, qui prévoit la première marocaine d'«Everybody Loves Touda». Dans ce dernier long-métrage de Nabil Ayouch, le personnage principal est brillamment interprété par Nisrine Erradi, dans la peau d'une femme rêvant de devenir chikha. Dans la même section, «le cinéaste brésilien Walter Salles accompagnera Je suis toujours là, un drame familial bouleversant, qui raconte le combat courageux d'une femme confrontée à la disparition de son mari pendant la dictature militaire». Hommagé cette année par le festival, David Cronenberg dévoilera pour sa part «son film le plus personnel», «Les Linceuls». De son côté, la réalisatrice Carine Tardieu présentera «L'Attachement», qui traite de la maternité, avec l'interprétation de Valeria Bruni-Tedeschi. Le réalisateur Mohammad Rasoulof sera présent pour présenter «Les Graines du figuier sauvage», un «puissant plaidoyer pour la liberté en Iran» qui filme un huis clos familial et bascule vers le thriller. En clôture des séances de gala, David Oelhoffen questionne «le rôle de l'art en temps de guerre, dans le Liban déchiré de l'année 1982, dans son opus «Le Quatrième Mur». Par ailleurs, les «séances spéciales» proposent 15 films contemporains, dont «les dernières œuvres de cinéastes célébrés par les plus grands festivals internationaux» : Andrea Arnold, Edward Berger, Mahdi Fleifel, Payal Kapadia, Rungano Nyoni et Yeo Siew Hua. Nahuel Perez Biscayart présentera «Kill the Jockey» de Luis Ortega, tandis qu'Adam Bessa sera présent pour «Who Do I Belong To», de Meryem Joobeur. En première mondiale, Jean-Claude Barny dévoile «Fanon», son biopic inédit de Frantz Fanon, grand penseur de la question coloniale. Dans le cadre de cette programmation, «Mikado» de Baya Kasmi et «L'Effacement» de Karim Moussaoui seront présentés en premières internationales, outre la projection de la version restaurée de «Camp de Thiaroye», à l'occasion des 80 ans du massacre survenu le 1er décembre 1944, dans la colonie française du Sénégal. Trois documentaires sont également inclus à la section : «Apocalypse sous les tropiques» de Petra Costa, «Les Filles du Nil» de Ayman el Amir et Nada Riyad, ainsi que «Diaries From Lebanon» de Myriam el Hajj. Dans la section du 11e Continent, 13 fictions et documentaires explorent «un cinéma sans frontières et bousculent nos représentations des territoires». Au programme, les dernières œuvres de Miguel Gomes, Péter Kerekes, Roberto Minervini, Matthew Rankin, ainsi que des films de la nouvelle génération d'auteurs, Kamal Aljafari, Ali Asgari, Sylvie Ballyot, Inadelso Cossa, Nelson Makengo, Alexandra Simpson, Abdellah Taïa et Maria Trenor. «Nationalité: immigré, le film manifeste de Sidney Sokhona, sera présenté pour la première fois dans une version restaurée», font savoir les organisateurs. Destinée aux enfants et aux adolescents, la section jeune public et famille est se décline en 12 séances à destination des cinéphiles en herbe, de de 4 à 18 ans, ainsi qu'au public familial. Par ailleurs, une sélection de films de Naïma Elmcherqui, de Sean Penn et de David Cronenberg, sera projetée au Palais des congrès et au Musée Yves Saint-Laurent, dans le cadre des hommages prévus cette année à ces trois figures emblématiques du septième art d'ici et d'ailleurs.