La saison de la cueillette de l'algue rouge a démarré en août. Des procédures strictes conditionnent l'activité des opérateurs. En attendant la réunion du Conseil supérieur de l'halieutique, la cueillette des algues marines a été officiellement lancée le 1er août et devrait s'achever en septembre. La saison de la gélidium sesquipédale (dite algue rouge) a été, pour la première fois, retardée d'un mois puisque traditionnellement la cueillette démarrait le 1er juillet .
«Les végétaux marins représentent un formidable créneau de développement pour notre pays qu'il faut préserver», explique Soulaimani Alaoui, mareyeur d'algues. Des mesures sont prises par les différents intervenants du secteur. L'INRH (Institut national des ressources halieutiques), après localisation et estimation de la biomasse algale, aura déterminé la quantité pouvant être extraite sans porter préjudice aux champs d'algues des côtes atlantique et méditerranéenne. Cette quantité a été fixée à 5.400 tonnes d'algues vives de récoltes par voie d'arrachage et à 400 tonnes d'algues issues des échouages, avec une tolérance de 5%, soit un volume de 6.040 tonnes. Une autre mesure à été prise par ce même département, à savoir le réaménagement de la date de démarrage de la campagne de collecte. «Ce qui a eu une incidence bénéfique sur le développement des algues». Une fois ce quota approuvé par la Direction de l'aquaculture et des pêches maritimes, l'accès aux algues est permis par le biais de barques munies (en principe) d'une licence de «pêches aux algues», ayant à leur bord deux ou trois plongeurs embarqués, eux mêmes titulaires de permis de pêche sous-marine. À l'accostage et selon la réglementation en vigueur, une déclaration de capture est délivrée à chaque barque afin de pouvoir céder le produit de la pêche à la halle de l'ONP (Office national des pêches).
Réglementation rigoureuse LA déclaration de capture est destinée à la gestion du quota de pêche. En effet, es barques ne sont autorisées à prélever qu'une quantité d'une tonne d'algues humides par jour. Après la constatation visuelle des algues et avec la déclaration de capture, l'agent ONP procède, selon un code de procédure certifié, à la cession des algues aux mareyeurs et à la déduction des taxes et redevances du paiement des plongeurs/armateurs. L'agent délivre à cet effet une facture attestant la traçabilité fiscale. Quand les algues sont destinées à l'exportation, l'opérateur économique ou l'industriel devra présenter une demande de licence munie de la facture d'achat délivré par l'ONP, qui fera office de preuve de traçabilité au ministère du Commerce extérieur. La licence accordée à l'opérateur est conditionnée pour des raisons évidentes de rapatriement de devises à des critères de rentabilité économique, conformément à la loi 13/89. La principale espèce d'algues marines exploitée au Maroc est le gélidium sesquipédale (dite algue rouge). Il existe trois zones de ramassage des algues marines au Maroc : la Méditerranée, l'Atlantique nord et l'Atlantique sud. La zone d'El Jadida avec son littoral peu escarpé se prête facilement à la plongée sous-marine et concentre par conséquent plus de 80% de la production nationale. L'algue rouge est même la principale source de subsistance pour de nombreux foyers. Les premières semaines de la récolte sont les plus foisonnantes. Néanmoins, la plante est menacée d'extinction à cause d'une surexploitation. Les indicateurs de l'INRH font état d'une baisse considérable de sa densité et de sa biomasse sur le littoral d'El Jadida, principale zone de production. La densité de la plante diminue de façon alarmante.
La ressource est exploitée anarchiquement et majoritairement sans autorisations via l'utilisation d'engins prohibés, de barques non immatriculées et de chambres à air de poids lourds. De même, la période et les zones de pêche ne sont pas respectées. L'impact socioéconomique de la collecte des algues marines est considérable. Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime compte valoriser ce produit à l'international afin d'augmenter le chiffre d'affaires à l'export. L'objectif est le développement du positionnement du Maroc sur le marché international de l'agar-agar. En effet, l'algue marine est un produit à valeur croissante, particulièrement ses extraits : l'agar-agar, les alginates et les carraghénanes. Les extraits d'algues sont utilisés en tant qu'agents texturant, filmogène ou émulsifiant dans de nombreux domaines