Dans cet entretien, Salaheddine Benhammane, président du Conseil régional du tourisme (CRT) du Souss-Massa revient sur l'évolution du marché émetteur britannique, en marge de la 44e édition du Salon annuel du tourisme au World Travel Market (WTM) à Londres et sur les améliorations qu'il faut apporter afin de maintenir le développement de ce marché. Après Marrakech, Agadir est la seconde destination qui a affiché une croissance soutenue de flux de touristes en provenance de Grande-Bretagne. Ceux-ci sont les premiers en termes de nuitées. Comment peut-on maintenir la cadence d'évolution de ce marché ? À mon avis, il y a deux éléments qui sont très importants pour maintenir une évolution pérenne et durable pour le marché anglais durant les années à venir. D'une part, l'aérien, qui demeure le nerf de la guerre, et qu'il faut toujours booster en essayant de créer de nouvelles lignes aériennes tout en consolidant celles déjà existantes. Il est essentiel aussi, quand on parle de ce marché, de chercher d'autres villes, en dehors de celles déjà connues, afin de mieux les développer et d'en exploiter pleinement le potentiel. D'autre part, il est primordial aussi de maintenir la communication et la promotion autour de la destination qu'il faut également élargir. C'est la raison pour laquelle il ne faut pas se concentrer uniquement sur Londres, mais aller vers les autres villes anglaises et chercher le développement dans ces agglomérations. Justement, en évoquant le potentiel du marché britannique, à votre avis, est-ce qu'il est suffisamment exploité au niveau de de la destination Agadir ? Je rappelle que cette destination revient de loin. En se référant aux statistiques, il y a quelques années, les flux provenant du marché britannique étaient très modestes. Des efforts ont été consentis, tout au long de la période précédente, d'une part, par l'ONMT, d'autre part, par les professionnels, qui ont joué le jeu et ont accompagné la vision de l'office. Il en a résulté une performance que je qualifierais d'exceptionnelle pour le marché britannique, qui a dépassé de loin les autres marchés européens. Toutefois, l'adage dit «qui n'avance pas recule». C'est pourquoi il faut maintenir la cadence d'évolution en allant toujours vers la croissance. C'est ce que nous nous attacherons à faire dans les prochains mois et années. La capacité litière actuelle sur Agadir est-elle en mesure d'accompagner cette évolution ? Effectivement, c'est la grande question qui se posera car nous savons très bien que la capacité litière, à un certain moment, arrivera à saturation. De ce fait, il faut résoudre cette problématique de saturation pour aller pousser chacun dans ses retranchements et prendre des décisions de développement. Aujourd'hui, nous sommes, certes, en train de parler de développer les lignes aériennes et les marchés. Par conséquent, la capacité doit également suivre le même chemin afin d'accompagner cet élan de développement. Et donc, l'effort doit aussi être fourni au sein de la profession ainsi qu'entre les professionnels, l'Etat et la région pour inciter les investisseurs à aller de l'avant et aussi vite que possible pour résoudre cet aspect rapidement. Qu'en est-il de la question de l'animation et des activités complémentaires ? C'est l'un des segments les plus faibles chez nous, mais il demeure prioritaire pour la ville. Il est essentiel d'octroyer à ce volet l'importance qu'il mérite en lui donnant les avantages et l'accompagnement essentiel. Donc, il faut lui donner toute l'importance nécessaire et l'aider au maximum tout au long de l'année afin que les touristes trouvent ce qu'ils cherchent dans notre destination Agadir. Yassine Saber / Les Inspirations ECO