Les opérateurs du tourisme d'Agadir tentent de doper le marché allemand. Une délégation du Conseil régional du tourisme a fait le déplacement en Allemagne avec les responsables de l'Office national marocain du tourisme (ONMT) pour une tournée auprès des tour-opérateurs allemands. Les opérateurs du tourisme d'Agadir tentent de doper le marché allemand. Une délégation du Conseil régional du tourisme a fait le déplacement en Allemagne avec les responsables de l'Office national marocain du tourisme (ONMT) pour une tournée auprès des tour-opérateurs allemands. Ce déplacement fait suite à un séminaire sur le sujet tenu il y a quelques mois dans la station balnéaire avec les voyagistes germaniques. L'intérêt de la démarche est de taille. Le marché allemand est un des plus importants vecteurs de l'activité dans la destination. Même si la destination avait enregistré un léger retour des Allemands entre 2004 et 2007, la station balnéaire n'a cessé de perdre des parts de marché à ce niveau depuis plus de dix ans. Le nombre des arrivées de visiteurs allemands est passé de 152.464 en 2000 à 68.378 en 2011. Pour les nuitées on retient 1,26 million en 2000 contre 499.848 en 2011. Et la baisse continue aujourd'hui. Malgré un vent de reprise de l'activité comparativement à l'an dernier, le marché germanique est encore en régression de près de 3% au niveau des nuitées en avril dernier par rapport à la même période l'an dernier. Pour faire revenir les Allemands dans la station balnéaire, un renforcement de la capacité litière est indispensable. Cela passe indéniablement par un lifting du parc hôtelier. Sur Agadir, plus de 80% des hôtels ont plus de 25 ans. Aussi une vingtaine d'établissements nécessitent véritablement une rénovation. Comment faire face à une telle dépense quand ceux qui ont le plus besoin de lifting sont en difficulté financière et ont du mal à assumer leurs charges. La formule Rénovotel, qui pourrait les assister dans leur mise à niveau, est encore estimée contraignante à cause de critères d'éligibilité sévères. Et ce malgré un assouplissement de ses conditions d'accessibilité. De l'avis de nombreux hôteliers, la solution passe peut-être par la mise en place d'un fonds d'aide. Outre étoffer la capacité litière, Agadir ne peut prétendre aujourd'hui drainer plus de touristes allemands sans un développement de la desserte aérienne entre ce marché et la station balnéaire. Là, si tout le monde est d'accord sur le fond, les avis diffèrent sur le comment pour renforcer l'aérien sur la destination. Pour Said Iraâ Sbai, professionnel du tourisme, il serait judicieux de soutenir d'une manière ou d'une autre une compagnie aérienne étrangère qui développerait des liaisons directes entre Agadir et les marchés étrangers. Said Scally, opérateur du secteur, est pour la relance de la politique des charters avec des subventions comme ce qui a été fait pour les low cost. De son côté, Salah-Eddine Benhammane, président du CRT, préconise le développement de l'aérien à travers la compagnie nationale. Pour lui, il faut prendre exemple sur les destinations concurrentes où les compagnies nationales sont soutenues et jouent un rôle moteur dans le développement du tourisme. Aussi reste-t-il à trouver les mécanismes pour accompagner la compagnie nationale dans une amélioration de la desserte aérienne sur Agadir. Reste plus qu'à trouver les moyens financiers nécessaires.