Le secteur de la restauration est divisé en deux dans la ville d'Agadir. La station balnéaire compte en effet deux associations. Difficile dans ce contexte d'établir le dialogue et la concertation autour d'une stratégie pour réanimer ce secteur. Selon le président du Conseil régional du tourisme, une rencontre est prévue pour tenter de réunifier tous les concernés au sein d'une même structure avant de débattre ensemble des freins de la filière dont le développement passe par une recherche de la qualité en premier lieu, souligne-t-il. - L'Economiste: Vous êtes fraîchement élu à la tête du Conseil régional du tourisme depuis le mois dernier? Quel est votre diagnostic de la région? - Salah-Eddine Benhamman, président du CRT: Sur le plan national, il faut rappeler que la destination est toujours la première station balnéaire du Royaume. Avec 28.000 lits, elle reste cependant peu compétitive comparativement à la concurrence. Antalya en Turquie, Sharm Cheikh en Egypte ou encore Hammamet en Tunisie disposent respectivement de 350.000, 240.000 et 90.000 lits environ. Quant aux îles Canaries, elles comptent 120.000 lits. Difficile donc pour Agadir de rivaliser avec ces destinations. De plus la station balnéaire souffre du vieillissement d'une partie de sa capacité litière. Près de 40% de la capacité n'a subi aucune rénovation depuis des années. - Où en est le programme Rénovotel au niveau de la destination? - Le programme dans sa mouture initiale s'est avéré inadapté à la situation des entreprises concernées. Nous avons demandé à travers la Fédération nationale de l'industrie hôtelière des modifications de ses dispositions. Mais malgré un assouplissement des conditions d'accessibilité le programme n'est toujours pas incitatif. La solution à la rénovation des hôtels passe peut-être par la création d'un fonds d'aide. Il est en tout cas urgent de résoudre cette équation sinon avec le temps nous aurons encore plus de cadavres dans le parc hôtelier. - Votre préoccupation reste pour ce dossier et les autres également de trouver des moyens financiers. Quelle est votre stratégie à ce sujet? - Des solutions sur ce plan sont à l'étude actuellement avec le département de tutelle. Il est question de refonte de la taxe de la promotion touristique et de la taxe de séjour dans leur version actuelle en vue de revoir leur plafonnement et le système de leur collecte. - Les moyens étant limités où doivent aller en premier lieu, selon vous, les budgets? - A mon avis, il faut d'abord soutenir le développement de l'aérien à travers la compagnie nationale. A ce niveau, nous devons prendre exemple sur les destinations concurrentes où les compagnies nationales sont soutenues et jouent un rôle moteur dans le développement du tourisme. A nous aussi de trouver les mécanismes pour rendre plus forte notre compagnie nationale pour mieux desservir la destination. - Quid de la promotion de la station balnéaire? - En renforçant nos moyens financiers à travers une refonte des taxes actuelles, nous pourrions développer nos actions en la matière en les multipliant, les diversifiant et les étendre pour une couverture plus large des marchés. A ce niveau, il est important de travailler dans la durée pour consolider les acquis. - La station balnéaire enregistre un vent de reprise ces derniers mois. Les marchés français et allemand sont cependant en baisse sur la destination. Quelle est votre stratégie pour inverser leur tendance? - Le marché français a en effet enregistré une diminution de -5,10% en arrivées et -0,83% en nuitées au mois d'avril dernier comparativement à l'an dernier à la même période. L'origine de la situation est en grande partie la période de crise que traverse l'Europe. Il faut donc redoubler d'efforts en termes de promotion pour maintenir les acquis. Pour le marché allemand, on retient durant les 4 premiers mois de l'année 2013, une baisse de 2,49% en arrivées et 6,78 en nuitées par rapport à la même période l'an dernier. Le problème au niveau de ce marché est particulièrement dû à l'insuffisance de la desserte aérienne et au mode de distribution.