A l'approche des élections, la tension monte entre les différentes composantes du gouvernement, qui n'hésitent plus à se tirer les unes sur les autres. En témoigne la dernière sortie du ministre de l'Emploi, Mohamed Amekraz, qui, sous sa casquette de secrétaire général de la jeunesse du PJD, appelle le parti de la colombe (sans le nommer) à présenter son bilan gouvernemental, avant de se lancer dans une campagne électorale et «donner des promesses» aux Marocains. De son côté, le RNI, qui a bouclé la dernière étape de sa tournée nationale d'échanges et d'information, ne rate, étonnamment, aucune occasion de fustiger les échecs de l'Exécutif, bien qu'il en fasse partie, en avançant sur le ton de la justification qu'il «ne gère pas le gouvernement», mais qu'il y participe dans le cadre de la coalition gouvernementale. Ces sorties qui témoignent des dissensions au sein de la «majorité», apparues au grand jour depuis sa formation, jusqu'à l'approche de sa fin, expliquent d'un côté le bilan calamiteux du gouvernement et sa gestion improvisée de la crise sanitaire, souvent caractérisée par des décisions hâtives et des communications approximatives..., mais justifient également l'impératif de la refonte structurelle du code électoral, dont l'ambition est de présenter un terreau propice à la constitution de réelles majorités homogènes. Cette prise de bec reflète également le manque de responsabilité des membres de l'Exécutif qui, malgré l'ombre de l'abstention massive qui plane sous nos cieux, continuent à s'inscrire dans les calculs politiciens et pré-électoralistes, érodant davantage le capital confiance des électeurs. Un comportement qui ne peut être que préjudiciable pour le Royaume qui s'apprête à se lancer dans la reconstruction totale de son modèle de développement, lequel, sans la haute volonté Royale et l'indispensable adhésion des citoyens, sera voué à l'échec. Triste. Saâd JAFRI