Après l'accueil scandaleux de Brahim Ghali en Espagne, les députés ont appelé le gouvernement à exercer plus de pression sur l'Espagne, réaffirmant la nécessité de gagner la bataille de l'opinion publique internationale contre la propagande algérienne. Détails. La séance des questions orales à la Chambre des représentants a été l'occasion de faire le point sur l'évolution de la cause du Sahara à la lumière des récents développement à savoir la réunion du Conseil de sécurité et la crise diplomatique avec l'Espagne. Très attendue, la diplomatie marocaine, représentée par la ministre déléguée, chargée des Marocains résidant à l'Etranger Nezha El Ouafi, n'a pas livré de détails au-delà de ce qui est annoncé dans les médias sur la réaction du Maroc à l'égard de la grossièreté de l'Espagne. Alors qu'on s'attendait à des nouvelles sur la réaction de l'Espagne aux protestations du Maroc, la ministre s'est contentée de rappeler les victoires de la diplomatie marocaine dans le dossier du Sahara, mettant en exergue la stratégie multidimensionnelle du Maroc pour clore le dossier du Sahara par une approche économique. En effet, le Maroc a procédé depuis 2014 à la diversification des ses partenaires économiques en s'ouvrant sur la Russie, l'Inde et la Chine, et d'autres pays africains jadis hostiles au Maroc. Une stratégie qui commence à donner des fruits, comme en témoigne le soutien grandissant de ces pays au Maroc, à l'exception de la Russie dont la position reste encore attachée à la neutralité négative. Plus de fermeté vis-à-vis de Madrid « Faire pression contre l'Espagne », une revendication qui fait consensus parmi les députés aussi bien de la majorité que de l'opposition, qui ont dénoncé « un acte de bassesse » de la part du voisin ibérique. Le Maroc n'a pas manqué de hausser le ton, sachant que le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a mis clairement les dirigeants de Madrid devant un dilemme : « choisir entre le Maroc et le front séparatiste ». Alors que des informations relayées par les sites indiquent que le chef des séparatistes pourrait être traduit devant un tribunal pour crimes de guerre et atteinte aux droits de l'Homme, le député istiqlalien Omar Abassi a déclaré que la crédibilité de la Justice espagnole est en jeu, rappelant que le monde entier attend ce qu'elle décidera au sujet de Brahim Ghali. La justice d'un pays qui s'estime démocratique est appelée à dépasser la logique des deux poids deux mesures, d'autant plus que les crimes dont est accusé le Chef du Polisario sont dangereux : crimes de guerre, crimes contre l'humanité, torture, séquestrations, viols et la liste est longue. Un des députés de la majorité a dévoilé les dessous des pratiques abusives auxquelles se livrent les milices du Polisario et les exactions qu'elles infligent à la population de Tindouf. « Les gens ont été déportés par la force de leur domicile vers les camps », a-t-il indiqué, ajoutant que la torture et la séquestration sont monnaie courante dans les camps des réfugiés surtout contre les opposants de la Bande de Brahim Ghali. Vers plus de plaidoyer En plus des victoires diplomatiques, il faut gagner la bataille des idées et notamment celle de l'opinion publique internationale au moment où la propagande algérienne fait tout pour faire passer des Fake news sur la situation au Sahara. Omar Abassi y a insisté, rappelant que les vertus du développement économique et le choix démocratique sont autant décisifs dans cette lutte. Un avis partagé par Nezha El Ouafi qui a exhorté l'ensemble de la classe politique à prendre part plus activement à l'effort de plaidoyer international pour faire valoir la justice de la cause nationale du Maroc, en mobilisant davantage les jeunesses partisanes.