La mise en examen de Brahim Ghali, chef des séparatistes et « président de la rasd », porte un coup dur à l'image du Polisario au moment où il livre plusieurs batailles judiciaires pour obtenir, notamment, que le Sahara occidental soit exclu des accords entre l'Union européenne et le Maroc, écrit mercredi le site d'informations algérien TSA. Le préjudice est spécialement grave dans un pays comme l'Espagne ou l'opinion publique est acquise à la cause sahraouie et d'où partent de nombreuses aides, publiques et privées, destinées aux réfugiés dans les camps de Tindouf, précise TSA selon lequel, si Ghali ne se présente pas dans le bureau du juge, il se peut que celui-ci lance un mandat d'arrêt international contre lui. Il ne pourra alors se rendre dans nombre de pays ou les secrétaires généraux du Polisario sont souvent allés revendiquer la décolonisation du Sahara occidental. L'erreur de l'élection de Ghali n'est pas la première que commet le Polisario ces derniers temps, fait remarquer TSA qui rappelle que Mohamed Abdelaziz, qui fut son secrétaire général pendant quarante ans (1976-2016), se savait, fin 2015, souffrant d'un cancer du poumon en phase terminale, une maladie d'ailleurs cachée aux réfugiés. Il en est mort, en mai dernier, dans un hôpital aux Etats-Unis à l'âge de 68 ans. Malgré son état de santé plus que délicat, Abdelaziz s'est représenté à la réélection en décembre 2015. Les cinq mois ou il est encore formellement resté à la tête du Polisario, il ne les a pas passés, pour l'essentiel, à se battre pour la décolonisation ni à préparer sa succession, mais à se soigner, note ce site. Tout en rappelant que Brahim Ghali s'était déjà présenté contre Abdelaziz lors d'un congrès du Polisario à Tifariti en 2003, TSA estime que ce dirigeant des séparatistes « a décidément bien du mal à insuffler du sang neuf dans sa direction ». Selon la même source, le Front Polisario savait qu'il courait un risque en portant à sa tête, et à celle de la RASD, Brahim Ghali. Il l'a malgré tout fait en juillet 2016 et il en paye aujourd'hui les premières conséquences, allusion à la mise en examen par José de la Mata, un juge d'instruction de l'Audience nationale, la plus haute instance pénale d'Espagne, de Brahim Ghali, ainsi que 24 autres responsables du Polisario et trois officiers algériens, pour génocide, torture, séquestration etc.. Les faits qui leur sont reprochés remontent, pour l'essentiel, à la fin des années soixante-dix et aux années quatre-vingt, quand la guerre battait son plein au Sahara. TSA croit savoir que Ghali, qui avait l'intention de se rendre jeudi prochain à Barcelone pour participer, pendant le weekend, à une conférence de soutien à la cause sahraouie, ne se déplacera pas à Madrid, et va même probablement annuler son voyage en Espagne, étant donné que le juge espagnol a demandé à la police de remettre à Ghali, à Barcelone, une convocation pour être entendu samedi prochain à Madrid.