Meurtris par le couvre-feu qui les a condamnés à l'arrêt total durant le mois sacré, les cafetiers et restaurateurs ont appelé de nouveau le gouvernement à leur trouver des solutions, lui soumettant un cahier de doléances. Indemnités et exonérations fiscales en tête des revendications. Détails. Faute de visibilité sur leur avenir après l'arrêt de l'activité pendant le ramadan, les propriétaires des cafés et restaurants ont décidé de saisir le gouvernement pour lui transmettre les doléances afin de sortir de la crise actuelle. Alors que l'Exécutif n'a pas encore préparé un plan d'indemnisation aux travailleurs, l'Association nationale des cafés et restaurants ont fait état, dans un mémorandum dont L'Opinion détient copie, de la situation financière critique que traversent actuellement une grande partie des propriétaires qui risquent de mettre la clé sous le paillasson. Dans son mémorandum adressé aussi bien aux groupes parlementaires qu'au gouvernement, l'Association a listé une série de mesures concrètes, destinées à baisser leurs charges financières. Concernant les travailleurs, dont le gouvernement s'apprête à prolonger le versement des indemnités jusqu'au mois de juin, le problème se pose pour les personnes non-déclarées dans la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), qui se comptent par milliers. L'Association préconise leur indemnisation sur la base d'une déclaration de leurs employeurs, pourvu que l'Etat prenne en charge 50% des cotisations sociales (aussi bien patronales que salariales). Pour les employés ayant perdu leur travail à cause de l'arrêt d'activité, l'Association des patrons recommande à l'Etat de les indemniser à hauteur de 30% de leurs salaires jusqu'à la fin de la pandémie. Le mémorandum contient également des revendications fiscales. Les cafetiers demandent une exonération de plusieurs taxes à savoir celle sur les débits de boissons et celle sur l'exploitation du domaine public, avec suspension des paiements pour la période de la pandémie. Pour ce qui est de la Contribution professionnelle unique (CPU) à laquelle ils seront assujettis désormais pour bénéficier de la protection sociale, les restaurateurs et patrons des cafés demandent d'être exemptés de taxe professionnelle et de celles des services communaux pour ne payer que le droit complémentaire relatif à la cotisation sociale. Pour supporter le choc de l'arrêt d'activité, le mémorandum exige également un accompagnement financier. Les patrons revendiquent des crédits garantis par l'Etat à l'instar de Daman-relance. Outre cela, ils demandent le report des échéances de paiement de leurs crédits bancaires jusqu'au mois de décembre 2022. Rappelons que le ministre de l'Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, a promis une aide complémentaire au profit des activités impactées par les mesures restrictives décrétées pendant le ramadan. Celle-ci fait l'objet d'un plan en cours d'élaboration en coordination avec le ministère des Finances.