Pour permettre aux populations des régions en conflits de se faire vacciner, Londres en appelle au Conseil de Sécurité pour un arrêt des hostilités. Le Royaume-Uni va appeler mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU à faire pression pour des cessez-le-feu temporaires dans les zones de conflit pour y vacciner contre le coronavirus, assurant qu'il s'agit d'un «devoir moral». Le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, dont le pays assume la présidence du Conseil en février a déclaré que son projet de résolution exigerait également un «accès équitable» dans le monde entier aux vaccins contre le Covid-19. «La couverture vaccinale mondiale est essentielle pour vaincre le coronavirus», a souligné M. Raab dans un communiqué, soulignant la nécessité de cessezle-feu temporaires pour aider à vacciner plus de 160 millions de personnes à risque dans des zones de conflits tels que le Yémen, le Soudan du Sud, la Somalie et l'Ethiopie. «Nous avons le devoir moral d'agir et une nécessité stratégique de nous unir pour vaincre ce virus», a-t-il plaidé. Le Royaume-Uni a engagé 548 millions de livres (630 millions d'euros) dans le système Covax d'accès mondial à la vaccination contre le Covid-19 et s'appuiera sur la réunion du Conseil de sécurité, ainsi que le sommet virtuel du G7 vendredi qu'il préside également, pour faire pression pour qu'il y ait davantage de dons. Nécessité d'une coordination mondiale L'ambassadrice britannique à l'ONU, Barbara Woodward, a reconnu que la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité serait un «immense défi politique, logistique et financier». Plusieurs pays, dont la Chine et la Russie, membres du Conseil de sécurité, ainsi que certains pays du Golfe, ont déjà lancé des initiatives en matière de «diplomatie des vaccins», soit en mettant en valeur leur propre capacité de production, soit en facilitant l'accès à des doses de vaccins. Mais Barbara Woodward a souligné la nécessité d'une coordination mondiale: «C'est bien sûr la bonne chose à faire mais c'est aussi dans l'intérêt de tous les pays. Personne n'est en sécurité tant que nous ne sommes pas tous en sécurité», a-t-elle déclaré à des journalistes. Le Royaume-Uni a lancé en décembre un programme de vaccination massive. Plus de 15 millions de personnes ont déjà été vaccinées et le gouvernement vise à injecter au moins une première dose de vaccin à tous les adultes d'ici septembre. Mais le gouvernement estime qu'il est trop tôt pour envisager de donner des doses excédentaires à d'autres pays, soulignant que des injections de rappel pourraient être nécessaires contre les variants.