Le grand projet annoncé en 2016 est en passe de devenir un vecteur de développement intégré pour plus de 14 pays de la région Comme l'a annoncé un communiqué du Cabinet Royal, SM le Roi Mohammed VI a eu, dimanche 31 janvier, un entretien avec le Président du Nigeria, Muhammadu BuharI. A cette occasion, le Souverain et le président nigérian ont marqué leur « détermination commune à poursuivre et concrétiser, dans les meilleurs délais, les projets stratégiques entre les deux pays ». Les deux Chefs d'Etat se sont félicités de la dynamique positive que connaissent les relations bilatérales dans tous les domaines, depuis la Visite Royale au Nigeria en décembre 2016 et celle du Président Buhari au Royaume en juin 2018. Le communiqué a particulièrement souligné la discussion au sujet du projet de gazoduc Nigeria-Maroc et la création d'une usine de production d'engrais au Nigeria. Projets d'une importance stratégique pour les deux pays et pour les pays membres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Un projet vital pour toute la région Concernant le gazoduc, il devrait mesurer environ 5.660 kilomètres de long. Il longerait la côte ouest-africaine en traversant ainsi 14 pays : Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d'Ivoire, Liberia, Sierra Leone, les trois Guinée, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc. Le coût de réalisation est estimé a priori entre 20 et 25 milliards de dollars. Pour rappel, en mai 2017, des accords de coopération ont été signés à Rabat pour engager les deux parties à parrainer une étude de faisabilité (terminée en juillet 2018) ainsi qu'une préétude des détails (FEED) rendue au premier trimestre 2019. En juin 2018, des accords relatifs à sa construction sont signés à Rabat. Large adhésion des pays de la CEDEAO Les différents acteurs du projet estiment que celui-ci permettrait de booster les industries régionales, soutenir la création de pôles industriels, faciliter l'essor des secteurs de l'industrie, de la transformation alimentaire et des engrais, mais aussi d'améliorer la compétitivité des exportations entre pays africains. Il permettrait donc à l'Afrique de l'Ouest de s'auto-suffire dans ces domaines. Les pays de la CEDEAO ont d'ailleurs recommandé le déploiement du projet d'extension du gazoduc de l'Afrique de l'Ouest. Cette recommandation a été faite au terme d'une rencontre tenue les 9 et 10 décembre à Ouagadougou, au Burkina Faso. L'idée serait donc de collaborer avec les promoteurs du projet du Gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) en vue de la conclusion d'un Mémorandum d'entente devant permettre d'aboutir à l'étude détaillée d'un projet unique de gazoduc en Afrique de l'Ouest. Repères L'Algérie hors circuit Malgré les tentatives algériennes de réactiver son vieux projet de gazoduc transsaharien, le projet maroco-nigérian bénéficie de l'adhésion des pays de la CEDEAO qui voient en lui une solution viable pour le développement de toute l'Afrique de l'Ouest. Des experts ont d'ailleurs souligné que la réalisation d'un gazoduc unique reliant l'ensemble des Etats membres de la CEDEAO est une réelle opportunité pour la région. L'Islam des lumières contre le terrorisme Le Président Buhari n'a pas manqué de remercier Sa Majesté le Roi pour l'appui solidaire du Royaume dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, notamment à travers la formation des imams nigérians à l'Institut Mohammed VI de Formation des Imams, Mourchidines et Mourchidates. Cette formation vise à préparer les imams à répondre à la propagande venimeuse propagée par les groupes fondamentalistes violents (notamment Boko Haram qui sévit principalement au Nigeria) et contrecarrer les contrevérités véhiculées par ceux-ci.