Annoncée à plusieurs reprises au milieu du mois de décembre, la campagne de vaccination tant attendue n'a pas encore commencé. Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, s'en est expliqué devant la Commission parlementaire des Secteurs sociaux, aux côtés des membres du Comité scientifique. Tant que les vaccins ne sont pas encore livrés, il est encore tôt de fixer une date, a-t-il fait savoir. Alors que les Marocains s'attendaient au début de la campagne de vaccination depuis le début du mois de décembre, la date de lancement de ladite campagne est encore incertaine. En attendant l'arrivée du vaccin de Sinopharm, le Maroc est prêt à entamer la campagne de vaccination d'un point de vue logistique, a indiqué le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb, précisant devant les députés que la date sera fixée dès l'arrivée des premiers lots de vaccin de Chine. En outre, toutes les dates annoncées auparavant ne sont que des Fake news, a-t-il indiqué. En attente des résultats définitifs des essais cliniques Le ministre de la Santé a précisé que le Maroc n'a reçu encore aucune dose du vaccin chinois, justifiant cela par le fait que les résultats définitifs des essais cliniques phase III n'ont pas encore été publiés par le laboratoire chinois, vu le nombre très élevé des essais effectués dans plusieurs pays. « La phase trois n'est pas encore achevée au niveau mondial », a précisé M. Ait Taleb, ajoutant qu'il faut attendre la publication de l'ensemble des résultats des essais de tous les pays où le vaccin est expérimenté. Techniquement, les essais cliniques de la phase III durent une année selon le protocole scientifique, a expliqué M. Ait Taleb, ajoutant que les volontaires ayant participé dans les essais cliniques ont subi des analyses sanguines de vérification des résultats vingt-huit jours après l'inoculation de la deuxième dose. Les résultats des essais cliniques sont transmis et analysés ensuite au Laboratoire Chinois, lequel n'a pas encore divulgué officiellement les résultats, sur lesquels peuvent se baser les autorités marocaines pour donner l'autorisation de mise en marché et commencer ainsi la campagne de vaccination. Le vaccin est sûr Quant à la question de l'innocuité du vaccin qui a tant préoccupé les Marocains récemment, surtout après le signalement d'un cas de complication au Pérou, selon le ministre, il ne faut se faire aucun souci sur ce point. Il a précisé que jusqu'à aujourd'hui, aucun effet secondaire ou complication indésirable n'ont été signalés à l'issue des essais cliniques, à l'exception de quelques maux de tête ou de fatigue légère chez quelques patients. Le ministre a rappelé que les essais cliniques se sont déroulés dans les meilleures conditions, dans le respect total des règles de sécurité et de l'éthique médicale, ajoutant que le Maroc a opté pour la stratégie des essais multicentriques, sachant que les 600 participants ont été répartis sur trois centre hospitaliers, à savoir les CHU d'Ibn Sina et d'Ibn Rochd et l'hôpital militaire à Rabat. Pas de vaccination obligatoire En réponse à la question du député du Parti de l'Istiqlal, Allal Amraoui, membre de la Commission des Secteurs sociaux, sur une potentielle vaccination obligatoire, Khalid Ait Taleb a écarté cette possibilité, affirmant que le ministère compte sur le volontarisme des Marocains. Le Maroc se contente pour le moment des vaccins de Sinopharm et d'Astrazeneca Alors que des pays comme les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont autorisé le vaccin de Pfizer, Khalid Ait Taleb a expliqué qu'il s'agit uniquement d'une vaccination autorisée à titre d'urgence et non pas d'une vaccination normale puisqu'elle n'a pas encore satisfait toutes les exigences des essais cliniques. Interrogé sur la raison pour laquelle le Maroc n'a pas commandé le vaccin de Pfizer, le ministre a expliqué que cela est dû à l'incapacité du Royaume à assurer les moyens logistiques nécessaires pour son administration, en plus du prix moins élevé du vaccin chinois. Lequel est plus rassurant en termes de procédé de fabrication, a-t-il indiqué. Outre cela, le contrat signé avec le laboratoire Sinopharm présente beaucoup d'avantages pour le Maroc puisqu'il prévoit la livraison du vaccin, la participation aux essais cliniques et un transfert de la technologie de sa fabrication. Il s'agit en effet d'une opportunité pour le Maroc : Khalid Ait Taleb et Moulay Tahar Alaoui, chef du Comité de vaccination, ont fait état de la capacité du Royaume à s'approprier la technologie de fabrication du vaccin. A cet égard, le ministre a annoncé que le Maroc va pouvoir maitriser cette technologie vaccinale pour fabriquer d'autres vaccins dans les années à venir.