L'ASMEX, à travers sa commission logistique, propose des solutions et des recommandations pour aider les exportateurs à gérer la crise et à envisager l'après-crise. La digitalisation, le e-commerce, le made in Morocco, l'innovation et la R&D sont les principaux leviers de croissance à activer pour négocier au mieux le virage serré que prend le commerce international. En tout cas se sont les recommandations émises par la commission logistique de l'ASMEX qui a tenu une visio-conférence afin de débattre des problèmes logistiques rencontrés par les exportateurs en cette période de pandémie et mener une réflexion sur l'après-crise. Un impact conséquent Face aux perturbations que connaît le commerce international et à l'arrêt d'activité que connaissent plusieurs lignes de production au Maroc et à travers le monde, les exportateurs marocains sont confrontés à une situation inédite et les constats sont alarmants. Toutes les chaînes logistiques aériennes, terrestres ou maritimes sont bousculées par la propagation du nouveau coronavirus-covid19 et des mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la pandémie. Au niveau des industriels et des exportateurs, cela se traduit par des ruptures de stocks, des lignes de production à l'arrêt faute d'intrants, des contrats suspendus, des déficits de paiement… Plusieurs participants ont partagé leurs expériences et apporté leurs témoignages. A titre d'exemple, le secteur pharmaceutique exportateur subit une rupture de stocks au niveau du marché africain expliquée par le fait que chaque exportation de médicament est désormais soumise à une autorisation et une étude au cas par cas. Le secteur de la pêche est, lui, doublement touché avec d'une part le repos biologique du début de l'année et d'autre part l'impact négatif du virus sur l'approvisionnement de la matière première en amont, ce qui a un impact direct sur les capacités d'exportation. Pour sa part, le secteur agroalimentaire, commence à peine à se stabiliser ces dernières semaines après plusieurs problèmes liés à la baisse de la demande, le retard des livraisons et l'annulation de plusieurs commandes. Recommandations pour s'en sortir Abdelaziz Mantrach, vice président de l'ASMEX et président de la commission logistique, se préparer pour l'après covid-19 est un virage délicat à négocier. « si certaines entreprises vont y arriver parce qu'elles ont déjà anticipé le impacts de la crie à travers la veille et se sont adaptées, d'autres vont malheureusement se trouver en grade difficulté », déplore t-il. Selon la même source, l'une des solutions opérationnelles est le regroupement des marchandises destinées à l'export dans le but d'augmenter le volume et donc de faciliter le transit. De son côté, le président de l'ASMEX, Hassan Sentissi préconise la mise en place de véritables feuilles de routes qui comprennent de nouvelles mesures de sécurité et d'hygiène mais aussi de nouvelles approches commerciales et logistiques. Par ailleurs, il appelle les entreprises à lus de vigilance lors des transactions à l'international en raison de l'insolvabilité de certains clients et de l'augmentation des risques. Autre recommandation phare, développer une certaine capacité d'agilité et de planification des incertitudes et avoir un business modèle flexible pour être capable de changer de produit, de marché destinataire et diversifier ses sources d'approvisionnement. Concernant les leviers de réussite, les exportateurs veulent miser sur le digital et l'e-commerce pour l'après-crise. Aussi, ils sont convaincus que des efforts doivent être entrepris pour promouvoir le produit made in Maroc et le rendre compétitif à l'étranger et pour sécuriser et renforcer au maximum les chaines de production et réduire leur dépendance à l'étranger.