Téhéran a indiqué mercredi 4 septembre 2019, être prête à revenir à une mise en oeuvre totale de l'accord sur le nucléaire iranien en échange d'une ligne de crédit d'environ 15 milliards de dollars actuellement négociée avec les Européens. La France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Iran discutent depuis quelques jours des moyens de sauver cet accord international conclu à Vienne en 2015 et menacé depuis que les Etats-Unis s'en sont retirés unilatéralement en mai 2018 avant de rétablir puis intensifier une série de sanctions économiques contre l'Iran. L'accord de Vienne offre à l'Iran la levée d'une partie des sanctions internationales à son endroit en échange d'une limitation drastique de son programme nucléaire destinée à rendre impossible l'acquisition de l'arme atomique par la République islamique. En réaction au retour des sanctions américaines, l'Iran a commencé à se désengager de certains de ses engagements pris à Vienne et menace de se délier encore un peu plus de l'accord à partir du 7 septembre. L'Iran « reviendra à l'application complète [de l'accord] seulement s'il est capable de vendre son pétrole et de profiter sans entrave de l'argent de ces ventes », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, cité par l'agence officielle Irna et d'autres médias iraniens. « La proposition de la France va dans ce sens », a ajouté Araghchi en faisant référence à une initiative diplomatique poussée par le président Emmanuel Macron pour éviter la désintégration totale de l'accord de Vienne. Selon Irna, Araghchi, qui était lundi à Paris avec une équipe de négociateurs iraniens, a indiqué que les discussions portaient sur le possible déblocage d'une ligne de crédit « d'environ 15 milliards de dollars sur quatre mois ». Ce montant correspond à environ un tiers des exportations iraniennes d'hydrocarbure en 2017, et les fonds avancés seraient remboursés via des ventes futures de pétrole, selon une source diplomatique française. Araghchi a néanmoins fait état de « désaccords importants » entre les parties et a jugé peu probable une percée diplomatique avant samedi, et dans ce cas, a-t-il dit, « la réduction des engagements [pris par l'Iran] va continuer ». Mardi, le président iranien Hassan Rohani avait indiqué que la « troisième phase » du plan de réduction des engagements iraniens aurait lieu comme prévu « dans les prochains jours » à moins que les autres parties ne prennent une mesure « importante ». Après ces propos, Paris a mis en garde l'Iran, en estimant que cela enverrait « clairement un mauvais signal ».