Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a sollicité mardi les Etats à ne pas recourir à des interdictions d'exportation pour faire face à la crise alimentaire mondiale, estimant que ces décisions ne font qu'aggraver la situation. "Nous appelons les pays à ne pas recourir à des interdictions d'exportation. Ces contrôles encouragent l'accumulation, poussent les prix à la hausse et pénalisent les habitants les plus pauvres de la planète", a déclaré R. Zoellick lors d'une conférence de presse à Berne en compagnie d'autres dirigeants d'organisations internationales. R. Zoellick a salué à cet égard la décision de l'Ukraine, la semaine dernière, de lever ses restrictions à l'exportation de céréales, ce qui a eu pour "effet immédiat de faire baisser les cours". Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a déclaré qu'il avait déjà demandé à tous les Etats du monde de lever immédiatement ces mesures. Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a jugé "évident que de telles mesures entraînent une hausse supplémentaire des prix". Sous une énorme pression à cause de la chute de son parti (travailliste) dans les sondages, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, se veut défiant, soulignant que le redressement de la situation économique de son pays demeure sa première priorité. Brown, qui doit faire face à un sérieux test à l'occasion des élections locales de jeudi prochain, fait actuellement l'objet de critiques acerbes concernant sa gestion des affaires du pays depuis son accession au pouvoir en juillet 2007. Lord Levy, un ancien donateur du Parti Travailliste, vient de publier des révélations fracassantes qui risquent de porter un grand préjudice au Premier ministre britannique en cette période électorale. Levy a notamment révélé que l'ancien Premier ministre, Tony Blair, était convaincu que Brown ne sera pas en mesure de tenir tête à David Cameron, chef du Parti Conservateur, principale formation de l'opposition en Grande-Bretagne. ""Je vais me concentrer sur mon travail et sur les priorités qui comptent le plus pour le peuple britannique"", a dit Brown dans une première réaction à la polémique qui secoue actuellement les rangs travaillistes. ""Je ne vais pas trop m'attarder sur des rumeurs ou des propos tenus par une ou deux personnes"", a-t-il ajouté. Plusieurs voix se sont élevées au sein du Parti Travailliste appelant à l'unité au sein de cette formation qui dirige le gouvernement britannique depuis 1997. Selon les analystes, les Labours risquent d'essuyer un sérieux revers lors des élections locales de jeudi durant lesquelles quelques 160 sièges sont à pourvoir en Angleterre et au Pays de Galles. Gordon Brown souhaite parvenir à sortir la Grande-Bretagne de son marasme économique avant de songer à convoquer des élections législatives vers la moitié de 2010.