Les Nations Unies ont annoncé ce mardi à Berne (Suisse) la création d'un groupe de travail qui doit résoudre la crise alimentaire qui secoue près d'une trentaine d'Etats dans le monde, pour la majeure partie africains. Le secrétaire général de l'Onu a appelé les pays donateurs à répondre urgemment aux appels de fonds lancés par certaines de ses agences, comme le Programme alimentaire mondial. Les Nations Unies ont créé un groupe de travail pour combattre la crise alimentaire. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a annoncé la nouvelle ce mardi à Berne (Suisse). C'était au sortir d'une réunion à huis clos à laquelle les agences, programmes et organisations onusiens et plusieurs organismes internationaux assistaient depuis lundi. L'action de la cellule de crise, présidée par Ban Ki-moon, sera coordonnée par John Holmes, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence de l'Onu. Remplir les caisses pour agir La structure prendra des mesures à moyen et long termes pour atteindre ses objectifs. Elle aura pour priorité des priorités de « nourrir les affamés », a indiqué Ban Ki-moon. Il a de ce fait appelé de nouveau les Etats donateurs à répondre « en urgence et de manière complète » aux appels de fonds lancés par certaines agences des Nations Unies. Le Programme alimentaire mondial (Pam) a récemment lancé un appel pour récolter les 483 millions d'euros qu'il lui faut pour poursuivre ses activités. Il s'est par ailleurs doté, a précisé Ban Ki-moon, d'un plan de 1,09 milliard d'euros pour mettre à disposition des graines aux pays les plus démunis. Le Fonds pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) demande pour sa part de 1,08 milliard d'euros pour accélérer la production agricole des pays dans le besoin. Et il y a urgence : « Sans ces fonds, nous risquons le spectre de la famine, de la malnutrition et de révoltes sociales sans précédent », a averti le patron de l'Onu. « Ne pas recourir à des interdictions d'exportation » Concernant les échanges commerciaux, « nous appelons les pays à ne pas recourir à des interdictions d'exportation. Ces contrôles encouragent l'accumulation, poussent les prix à la hausse et pénalisent les plus pauvres habitants de la planète », a déclaré mardi le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick. Une recommandation suivie par Ban Ki-moon. Il estime que la suspension des exportations, mise en place afin de privilégier l'alimentation de la population de son sol, « contribue à la pénurie et à la hausse des prix ». La crise alimentaire frappe sérieusement 37 pays pauvres en raison de la hausse du prix des denrées de première nécessité, comme le riz et le blé. Cette crise, que la FAO dit avoir prévue, a provoqué des émeutes de la faim dans plusieurs pays, comme la Côte d'Ivoire, le Gabon, l'Egypte, le Burkina Faso, le Sénégal, Haïti et le Cameroun. Et certains analystes assurent que ce n'est que le début.