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«Le plus important, c’est de réfléchir à une stratégie de long terme.»
Publié dans L'observateur du Maroc le 14 - 01 - 2010

Entretien réalisé par f-z jdily : Ali GhAnnam, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH).
L’Observateur du Maroc. Comment s’est manifestée la crise dans votre secteur en 2009 ?
Ali Ghannam. 2009 est une année de conjoncture difficile au niveau international et surtout au niveau des marchés émetteurs concernant le Maroc. C’est une crise qui est était financière d’abord, économique ensuite, au niveau des pays occidentaux principalement. Fatalement, cette crise s’est répercutée sur l’économie réelle du Maroc. Cet impact n’est pas identique d’un secteur à l’autre. En ce qui concerne notre secteur, en 2009, nous avons réalisé une progression des arrivées touristiques de 8%. Par contre, il y a eu une baisse de 2% au niveau des nuitées et de 7,7% à fin novembre au niveau des recettes touristiques. Cela témoigne d’une seule chose : il y a eu au niveau national un impact de la conjoncture internationale. Mais cet impact n’est pas aussi dramatique au Maroc comme il l’a été dans d’autres pays. Dans certaines destinations comme l’Espagne, l’impact est beaucoup plus prononcé. Quand on parle de -2% de volume d’activité, de -7,7% au niveau des recettes, ce n’est pas si dramatique.
Est-ce que le soutien financier consacré au secteur en 2009 a pu amortir le choc de la crise ?
Ce soutien est favorable et il n’est pas négligeable. Il reste à l’accompagner par d’autres mesures que nous avons proposées au comité de pilotage et qui sont également à l’étude.
Le projet de loi de finances 2010 n’a pas prévu de soutien financier pour le secteur touristique. Cela veut-il dire que la crise est finie ?
Effectivement le projet de loi de finances 2010 n’a pas prévu de soutien direct au secteur de tourisme. Il n’a pas prévu non plus de soutien fiscal. Il s’agit là d’une doléance que nous avons émise depuis quelques années déjà. Elle est même prévue dans l’accord cadre de la vision 2010 et l’accord d’application de cette vision. Dans cet accord, nous avons prévu l’homogénéisation, la simplification et donc l’harmonisation de la fiscalité au niveau du secteur du tourisme. Je parle de certaines taxes en double, voire même en triple. Je précise que nous ne réclamons pas l’exonération ou la suppression, mais juste l’harmonisation. Par exemple, au lieu d’avoir une taxe débit de boisson, de licence, de fermeture tardive, d’ouverture matinale, toutes ces taxes peuvent être réunies sous un seul et même intitulé. Appelons-le taxe de l’exploitation ou taxe des opérations, ou taxe touristique. L’essentiel c’est qu’au lieu de payer une multitude de taxes sur la propriété, nous voulons payer une seule.
Comment se prépare le secteur pour la phase «post-crise» ?
Le plus important c’est de rester serein par rapport à cette conjoncture internationale. Nous avons une batterie de mesures que nous avons mises en place, professionnels privés et partenaires publics réunis. Ces mesures sont à utiliser à bon escient. Il y a l’enveloppe budgétaire mise à la disposition de l’Office du tourisme pour bien marqueter le produit Maroc et aussi le Renovotel. Il y a également le cadre législatif qui est extrêmement important. Donc il y a un certain nombre de projets sur lesquels nous sommes en train de travailler. Ce qui est le plus important encore, c’est de demander aux investisseurs de redoubler d’efforts. C’est au moment difficile qu’il faut investir pour se préparer à l’après crise. Mais le plus important, c’est de réfléchir à une stratégie de long terme. Travailler sur une stratégie structurelle 2020 ou 2030 par exemple.


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