Entretien réalisé par f-z jdily : Ali GhAnnam, président de la Fédération nationale de lindustrie hôtelière (FNIH). LObservateur du Maroc. Comment sest manifestée la crise dans votre secteur en 2009 ? Ali Ghannam. 2009 est une année de conjoncture difficile au niveau international et surtout au niveau des marchés émetteurs concernant le Maroc. Cest une crise qui est était financière dabord, économique ensuite, au niveau des pays occidentaux principalement. Fatalement, cette crise sest répercutée sur léconomie réelle du Maroc. Cet impact nest pas identique dun secteur à lautre. En ce qui concerne notre secteur, en 2009, nous avons réalisé une progression des arrivées touristiques de 8%. Par contre, il y a eu une baisse de 2% au niveau des nuitées et de 7,7% à fin novembre au niveau des recettes touristiques. Cela témoigne dune seule chose : il y a eu au niveau national un impact de la conjoncture internationale. Mais cet impact nest pas aussi dramatique au Maroc comme il la été dans dautres pays. Dans certaines destinations comme lEspagne, limpact est beaucoup plus prononcé. Quand on parle de -2% de volume dactivité, de -7,7% au niveau des recettes, ce nest pas si dramatique. Est-ce que le soutien financier consacré au secteur en 2009 a pu amortir le choc de la crise ? Ce soutien est favorable et il nest pas négligeable. Il reste à laccompagner par dautres mesures que nous avons proposées au comité de pilotage et qui sont également à létude. Le projet de loi de finances 2010 na pas prévu de soutien financier pour le secteur touristique. Cela veut-il dire que la crise est finie ? Effectivement le projet de loi de finances 2010 na pas prévu de soutien direct au secteur de tourisme. Il na pas prévu non plus de soutien fiscal. Il sagit là dune doléance que nous avons émise depuis quelques années déjà. Elle est même prévue dans laccord cadre de la vision 2010 et laccord dapplication de cette vision. Dans cet accord, nous avons prévu lhomogénéisation, la simplification et donc lharmonisation de la fiscalité au niveau du secteur du tourisme. Je parle de certaines taxes en double, voire même en triple. Je précise que nous ne réclamons pas lexonération ou la suppression, mais juste lharmonisation. Par exemple, au lieu davoir une taxe débit de boisson, de licence, de fermeture tardive, douverture matinale, toutes ces taxes peuvent être réunies sous un seul et même intitulé. Appelons-le taxe de lexploitation ou taxe des opérations, ou taxe touristique. Lessentiel cest quau lieu de payer une multitude de taxes sur la propriété, nous voulons payer une seule. Comment se prépare le secteur pour la phase «post-crise» ? Le plus important cest de rester serein par rapport à cette conjoncture internationale. Nous avons une batterie de mesures que nous avons mises en place, professionnels privés et partenaires publics réunis. Ces mesures sont à utiliser à bon escient. Il y a lenveloppe budgétaire mise à la disposition de lOffice du tourisme pour bien marqueter le produit Maroc et aussi le Renovotel. Il y a également le cadre législatif qui est extrêmement important. Donc il y a un certain nombre de projets sur lesquels nous sommes en train de travailler. Ce qui est le plus important encore, cest de demander aux investisseurs de redoubler defforts. Cest au moment difficile quil faut investir pour se préparer à laprès crise. Mais le plus important, cest de réfléchir à une stratégie de long terme. Travailler sur une stratégie structurelle 2020 ou 2030 par exemple.