LOffice national marocain du tourisme (ONMT) confirme que les 8 millions de touristes que le Maroc a reçus en 2008 exigent une qualité tout au long de la chaîne touristique. Selon l'étude menée par lONMT, le touriste qui opte pour le Maroc gagne bien sa vie. Le revenu annuel par ménage de touristes est en moyenne supérieur à 42.000 euros. Une partie non négligeable de ce revenu est consacrée aux vacances, soit en moyenne près de 3000 euros. Il est clair qu'on est bien en présence d'un tourisme qui tend vers le haut de gamme. Plus, 45% de ces touristes sont diplômés du supérieur. Que recherche donc cette catégorie de touristes ? Daprès létude de lONMT, cette catégorie est exigeante en matière de qualité. Selon Ali Ghannam, président de la Fédération nationale de lindustrie hôtelière (FNIH), la qualité concerne tous les maillons de la chaîne touristique alors que celle de lhébergement est un élément fondamental pour renforcer lattractivité de la destination Maroc. Selon Mohamed Boussaid, ministre du Tourisme et de lartisanat, lenjeu est de taille, car face à cette catégorie de touristes, il va falloir ériger les établissements hôteliers en tant que vecteurs de développement de lactivité touristique. Fini lère du colmatage des brèches Mohamed Mekouar, ex-directeur commercial à Royal Mansour et propriétaire dune agence de voyages, déclare que le système de classement na jamais permis une réelle mise à niveau du parc hôtelier. Tous les établissements visés par un contrôle ont procédé au dépoussiérage des coins et recoins des différents locaux, nhésitant pas à maquiller autant que peu se faire les aspects extérieurs pour faire illusion. Pour lui, on singénie dans le superficiel pour dissimuler les tares qui ont pénalisé lensemble du secteur touristique. Il nen nest pas moins vrai que lopération de contrôle na pas eu leffet escompté car sa vie fut de très courte durée, tout juste si celle-ci a résisté le temps du passage de la commission. Il ajoute que le jour où lon fera preuve dintransigeance, de rigueur, dimpartialité et surtout dun suivi régulier, alors on pourra espérer changer les mentalités de nos hôteliers et, partant, être en droit de leur demander des comptes quant à la gestion cavalière de leurs établissements. Mais ce qui est malheureux, cest que les hôtels vont tirer vers le bas la stratégie du tourisme et contrecarrer les efforts entrepris en termes de commercialisation et promotion. La solution serait linstauration dun système de mise à niveau pour améliorer la qualité de lhébergement au Maroc. Doù le lancement de Renovotel. Pour Ali Ghannam, il sagit dun moyen de relancer le processus de mise à niveau de lenvironnement de lactivité touristique (animation, amélioration de la qualité des prestations, entretien, équipements ). Ainsi, un protocole daccord relatif à la mise en place du Fonds de financement de la mise à niveau des établissements hôteliers, baptisé «Renovotel 2010», a été signé. Il sagit dun fonds ouvert aux hôtels classés de 1 à 5 étoiles, aux hôtels clubs et aux résidences hôtelières pour la réalisation de leurs programmes dinvestissement, avec pour objectifs la création de valeur ajoutée, lamélioration de la qualité des prestations et la prise en compte des dimensions environnementales. Certes, le programme est ambitieux, mais la mise à niveau n'est qu'un volet d'une action pour améliorer la qualité des prestations touristiques.