Après avoir réduit sa présence dans plusieurs pays africains, Standard Chartered se tourne désormais vers le Maroc. Attirée par la stabilité politique du pays et ses perspectives économiques prometteuses, la banque britannique voit en ce marché une occasion stratégique pour renforcer sa position en Afrique du Nord. Après une série de désengagements stratégiques sur le continent africain, Standard Chartered semble opérer un virage dans sa politique d'expansion. En effet, la banque britannique, classée au 44e rang mondial avec 823 milliards de dollars d'actifs, explore activement la possibilité d'une implantation au Maroc. Selon une déclaration de Chris Egberink, responsable Afrique du Sud du groupe, rapportée par l'agence Bloomberg, la banque étudie cette opportunité stratégique pour renforcer sa présence sur un marché africain clé. Cette annonce intervient dans un contexte particulier, après une série de cessions de filiales dans plusieurs pays africains. Ces derniers mois, Standard Chartered a vendu ses activités en Angola, au Cameroun, en Gambie, en Sierra Leone et en Tanzanie. Ces retraits s'inscrivent dans une volonté de se recentrer sur des marchés plus rentables et de se débarrasser d'opérations jugées peu profitables dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe, notamment en raison de l'application des nouvelles normes bancaires Bâle IV. À cela s'ajoute une réévaluation stratégique de ses investissements sur le continent, avec des retraits possibles envisagés en Ouganda, en Zambie et au Botswana. Lire aussi : Les banques françaises cèdent du terrain au Maroc Le groupe bancaire britannique semble désormais privilégier les marchés à fort potentiel de croissance, notamment dans les segments premium, tels que la gestion de fortune, le financement de grands projets structurants, et le soutien aux grandes entreprises. Ce pivot stratégique semble s'appuyer sur des pays qui offrent des perspectives économiques solides, une stabilité politique et des conditions favorables à l'expansion de ses activités. Le Maroc bénéficie, en effet, de plusieurs atouts qui en font un partenaire stratégique pour Standard Chartered. Le pays se distingue par sa stabilité politique, qui reste relativement rare dans la région, ainsi que par des perspectives économiques prometteuses. En outre, le Maroc joue un rôle central dans les dynamiques régionales, notamment en matière de transition énergétique – un secteur en pleine croissance – et dans le développement d'infrastructures liées à la Coupe du Monde 2030. Ces éléments renforcent son attractivité comme base pour les investissements étrangers et en font un terrain fertile pour les activités bancaires de haut niveau. Selon la société financière AlphaMena, l'implantation de Standard Chartered au Maroc représente une occasion stratégique à moyen et long terme. Le pays pourrait ainsi devenir un axe clé de la stratégie du groupe pour l'Afrique du Nord, voire au-delà. En ce qui concerne l'implantation concrète, bien que Standard Chartered ait choisi de créer une filiale de zéro en Egypte, une entrée plus rapide au Maroc pourrait passer par l'acquisition d'un acteur bancaire local. Parmi les cibles potentielles figurent des institutions comme la BMCI (filiale de BNP Paribas) ou CFG Bank. Une autre option envisagée pourrait être une prise de participation dans Bank of Africa (BoA), avec un investissement de 30 à 50%. Selon les analystes financiers, cette stratégie d'acquisition partielle permettrait à Standard Chartered de s'implanter efficacement sans les complications d'une acquisition totale. L'arrivée d'un acteur global comme Standard Chartered serait une première au Maroc pour une banque britannique, et cette implantation pourrait entraîner des changements significatifs dans le paysage bancaire national.