Tout a commencé avec une déclaration de Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, qui affirme que seuls 18 importateurs ont bénéficié d'un soutien massif de 13 milliards de dirhams, sans effet notable sur les prix des moutons. Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, a aussitôt répliqué : selon lui, 100 entreprises auraient perçu une aide totale bien plus modeste, plafonnée à 300 millions de dirhams, dans l'optique de contenir le prix des moutons entre 4 000 et 4 500 dirhams. Dans la foulée, le Parti du Progrès et du Socialisme, a sorti un document gouvernemental officiel datant d'octobre 2024. Celui-ci révèle que 13,3 milliards de dirhams ont bien été consacrés à des exonérations fiscales, réparties entre 8 milliards pour les bovins et 5 milliards pour les ovins, dans le cadre de la suppression des droits d'importation et de la TVA. Le ministère rectifie le tir Dans un communiqué publié en réponse à cette avalanche de chiffres, le ministère de l'Agriculture insiste : l'aide directe versée à l'importation des moutons pour les Aïds 2023 et 2024 se limite à 437 millions de dirhams, soit 193 millions en 2023 pour 386 000 têtes, et 244 millions en 2024 pour 489 000 têtes. Le ministère ajoute que 156 importateurs ont bénéficié de ce soutien (61 en 2023 et 95 en 2024), bien loin du chiffre avancé par certains responsables politiques. Par ailleurs, il rappelle que le marché reste ouvert à tout importateur respectant les conditions réglementaires fixées par l'arrêté ministériel conjoint du ministère des Finances et du ministère de l'Agriculture Impact budgétaire Sur la question sensible des exonérations fiscales, le ministère se veut rassurant : ces mesures n'auraient aucun impact direct sur le budget de l'Etat. Il explique que les droits de douane fixés à 200% avant leur suppression étaient avant tout dissuasifs et ne généraient pas de recettes substantielles pour le Trésor public. Un bouclier contre la flambée des prix ? Dans un contexte de sécheresse prolongée et de hausse des coûts à l'international, le gouvernement défend son dispositif comme un rempart contre la flambée des prix. L'objectif, selon le ministère, est double : assurer un approvisionnement suffisant pour l'Aïd et préserver le cheptel national en évitant une pression excessive sur les éleveurs locaux.