Digitalisation, intelligence artificielle, ZLECAF,...différentes thématiques ont été au centre des discussions lors du récent débat organisé par l'Association pour le Progrès des Dirigeants (APD). Les avis sont unanimes, 2025 pourrait bien être celle d'un tournant décisif. Mais entre opportunités à saisir et réformes à mener, une certitude demeure : le Maroc ne peut plus se contenter d'être spectateur des mutations économiques mondiales. Il doit en être un acteur central. La clé du succès réside dans une vision stratégique à long terme, combinant innovation et montée en compétences. Digitalisation, un tournant à ne pas manquer Le passage au digital n'est plus une option mais une nécessité pour la compétitivité des entreprises marocaines. « Il ne faut pas rater ce virage », a averti le directeur général de BDO, Zakaria Fahim, en mettant l'accent sur l'importance d'une transformation numérique efficace pour les secteurs industriels, commerciaux et financiers. De nombreuses entreprises marocaines ont amorcé cette transition, mais le rythme reste inégal selon les secteurs. Si la banque, l'e-commerce et les télécommunications affichent des avancées notables, d'autres domaines peinent à suivre, faute d'infrastructures adaptées ou de formation adéquate. IA, effet de mode ou véritable révolution ? Si l'automatisation gagne du terrain dans l'industrie marocaine, certaines activités restent ancrées dans des procédés traditionnels. « Tous les process sont automatisés, mais dans l'industrie, certaines activités restent artisanales », a rappelé Majdouline Benchakroun DG de Maymana. Ce paradoxe est particulièrement visible dans des secteurs comme l'artisanat, l'agroalimentaire ou certaines industries manufacturières. La question, selon Majdouline Benchakroun DG Maymana, est donc de savoir comment moderniser ces métiers tout en préservant leur authenticité et leur valeur ajoutée. IA, effet de mode ou véritable révolution ? L'essor de l'intelligence artificielle constitue un enjeu clé pour la compétitivité des entreprises marocaines. Mais encore faut-il savoir comment l'exploiter. « Il ne suffit pas de dire IA, il faut comprendre à quoi elle va réellement nous servir dans nos métiers », a noté Hassan Khalil, DG de Dari Couspate. Dans le secteur pharmaceutique, l'IA est déjà une réalité. « L'intelligence artificielle s'est imposée à nous face à l'évolution du marché pharmaceutique », explique Karim Lahlou DG d'Iberma. Son entreprise a récemment lancé le premier magasin intelligent, où tout le processus – de la commande à la livraison – est automatisé. Un modèle qui pourrait inspirer d'autres secteurs. Cependant, malgré ces avancées, l'IA reste mal comprise par de nombreuses entreprises marocaines. Le défi, d'après Hassan Khalil, réside donc dans l'accompagnement et la formation, afin que ces technologies bénéficient à l'ensemble du tissu économique. Startups, le défi du financement L'innovation et l'entrepreneuriat sont des moteurs de croissance, mais les startups marocaines peinent à trouver les financements nécessaires à leur développement. « Sans un écosystème financier adapté, le risque est grand de voir de jeunes entreprises prometteuses disparaître faute de soutien », a insisté Zakaria Fahim ajoutant que « la création de fonds régionaux dédiés devient une nécessité pour stimuler l'innovation sur l'ensemble du territoire, et pas seulement dans les grands pôles économiques ». ZLECAF, un marché à conquérir, une stratégie à affiner L'intégration du Maroc dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) représente un levier de croissance encore sous-exploité. Avec un marché de 1,3 milliard de consommateurs et un PIB cumulé de 3 400 milliards de dollars, l'Afrique ouvre des perspectives immenses aux entreprises marocaines. Les entrepreneurs sont convaincus que les opportunités sont immenses. Mais ils ont insisté sur la nécessité de structurer les approches pour les saisir pleinement. Pour eux, la concurrence est rude et l'accès aux marchés africains requiert une stratégie claire. Adapter les offres, renforcer les réseaux de distribution et investir dans des partenariats locaux seront des impératifs pour capitaliser sur cette ouverture continentale