Partis de Sétif, les étudiants de plusieurs villes, dont Constantine, Tizi Ouzou, Batna et Ouargla, dénoncent la surcharge des programmes et des horaires, ainsi que l'absence de réponse de l'administration à leurs revendications. Face à leur mobilisation croissante, les autorités ont opté pour une répression sécuritaire, accentuant la tension. En réaction, la colère gronde désormais dans les universités algériennes contre le régime en place. À l'origine de ce qui est en train de devenir une révolution estudiantine, une exaspération face à des conditions d'études jugées insoutenables. Hier, mardi 21 janvier, des milliers d'étudiants ont défilé dans les rues, brandissant des banderoles et scandant incendiaires contre les autorités. «sun régime de vieillards», peut-on lire sur l'une des banderoles improvisées. Au-delà des critiques sur l'organisation des études, les manifestations prennent désormais une dimension politique et sociale. Dans les cortèges, des slogans hostiles aux dirigeants du pays fusent de toutes parts. Le célèbre chant « كليتو البلاد يا الحقارين » (« Vous avez dévoré le pays, vous les méprisants ») a résonné dans plusieurs villes, illustrant un mécontentement plus global face à la gestion des affaires publiques. Ce cri de ralliement, déjà entendu lors des contestations du Hirak en 2019, témoigne d'un malaise persistant au sein de la jeunesse algérienne. Face à ce mouvement grandissant, l'administration universitaire reste largement silencieuse. Certains étudiants dénoncent une forme de mépris, à l'image de ce témoignage rapporté dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux. Un responsable pédagogique aurait répondu à des étudiants en détresse en leur suggérant simplement « d'arrêter les études » s'ils trouvaient le programme trop difficile. Une déclaration qui a suscité une vague d'indignation et renforcé la détermination des manifestants. Les autorités, de leur côté, ont privilégié une réponse sécuritaire plutôt qu'un dialogue avec les étudiants. Plusieurs interventions des forces de l'ordre ont été signalées, accompagnées d'arrestations. Cette répression est vivement critiquée par de nombreux observateurs. Ce n'est pas la première fois que les étudiants algériens manifestent contre la surcharge des programmes, mais la contestation actuelle semble bénéficier d'un soutien populaire plus large. Sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens expriment leur solidarité avec les étudiants, tout en critiquant la passivité des autorités. À ce stade, la mobilisation prend des allures d'une révolution estudiantine naissante.