L'heure est à l'évaluation ! Après neuf ans d'une expérience pionnière, la régionalisation avancée est arrivée à une étape cruciale : L'accélération de l'opérationnalisation afin de relever le défi du développement territorial, comme le note Mbarka Bouaida, la présidente de l'Association des régions du Maroc (ARM), en marge de l'atelier « La transformation digitale au sein des collectivités territoriales : un levier pour consolider la gouvernance territoriale et renforcer la participation citoyenne ». Une rencontre organisée dans le cadre des activités de la deuxième journée des 2èmes Assises nationales de la régionalisation avancée à Tanger. Attractivité S'exprimant au microphone de L'Observateur du Maroc Bouaida nous a livré sa vision pour une régionalisation sans disparités territoriales. Un défi de taille que les 12 Régions du Royaume devraient relever pour consolider le processus de régionalisation avancée et assurer un développement généralisé et surtout harmonisé. « Quant on évoque les disparités interrégionales, on parle automatiquement de comment développer le Maroc dans le cadre d'un équilibre territorial. Pour ceci, les régions devraient relever le défi de l'attractivité territoriale et celui de la gestion des investissements tout en les facilitant. Il s'agit de la création d'emplois et de valeurs ajoutées. Dans ce même contexte, le financement est le nerf de la guerre et le besoin reste encore énorme», note la présidente de l'Association des régions du Maroc. Pour cette dernière augmenter les financements des régions et les diversifier, avoir recours à des financements externes tout en s'adaptant au contexte actuel marqué par les changements climatiques et le stress hydrique constituent autant de pistes pour réduire les disparités entre les différentes régions. « Une feuille de route ambitieuse dans laquelle les régions jouent un rôle primordial. Il y a aussi la question de la mobilité et du transport qui est une problématique qui impacte directement les citoyens », ajoute Bouaida. Mobilité et transformations digitale Développer le transport urbain et interurbain, harmoniser la mobilité, imposer et accélérer la transformation digitale par l'équipement équitable en infrastructures de toutes les régions pour une transformation généralisée... sont autant de pistes tracées par Bouaida pour une justice territoriale. « C'est très important pour l'amélioration de la gouvernance et pour asseoir de meilleures pratiques mais aussi pour développer de meilleurs services pour les citoyens. C'est également un bon moyen pour booster et accélérer l'opérationnalisation de la régionalisation avancée », note Mbarka Bouaida. Une feuille de route qui est déjà en marche selon cette dernière et qui s'inscrit dans la lignée des quatre conventions-cadre signées lors de la première journée des Assises de la régionalisation avancée. La première convention porte sur le référentiel institutionnel de la régionalisation avancée et la mise en place de la charte de déconcentration avec justement la hausse des financements et la réactualisation des compétences des régions. Forte implication « Nous avons aussi signé trois autres conventions dans lesquelles il y a une contribution financière très importante des régions : La première concerne le stress hydrique et la gestion de l'eau avec une contribution des régions sur les dix années à venir qui dépasse les dix milliards de dirhams sur l'ensemble des régions. Une contribution à 100% des régions », détaille Bouaida. La 2ème convention, concernant la gestion des déchets ménagers et similaires, « un sujet important et qui touche à la qualité de vie des citoyens au quotidien avec une enveloppe globale de 27 milliards de dirhams dont 10% donc 2,7 milliards de dirhams financés directement par l'ensemble des régions. Et une troisième convention qui concerne aussi le transport et la mobilité durable avec une enveloppe globale de 10 milliards de dirhams avec une contribution financière des régions qui dépasse les 3 milliards de dirhams », précise la présidente de l'Association des Régions du Maroc.