Cette décision de la Côte d'Ivoire est motivée par l'augmentation du stress hydrique et aux effets engendrés par les changements climatiques sur les ressources en eau que ce pays partage avec ses voisins de la région, rapportent des médias. Cette adhésion vient consolider la forte dynamique de coopération dans le domaine de l'eau en Afrique, où plus de 90% des ressources en eau se trouvent dans 63 bassins partagés par deux pays ou plus, explique la même source citant la Commission Economique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) qui assure le secrétariat de la Convention de l'ONU sur l'eau. «L'adhésion de la Côte d'Ivoire est une étape importante pour le multilatéralisme et réaffirme le rôle de la Convention des Nations Unies sur l'eau en tant qu'outil de soutien à la coopération dans le domaine de l'eau pour la paix, le développement durable et l'adaptation au changement climatique à travers les frontières », a déclaré dans un communiqué, Tatiana Molcean, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU. La Côte d'Ivoire, 9ème économie d'Afrique partage huit bassins fluviaux transfrontaliers (Volta noire, Bia, Tanoé, Comoé, Niger, Sassandra, Cavally et Nuon) avec ses voisins, à savoir le Ghana, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, rappelle la même source, estimant que la réponse aux besoins en eau d'une population de quelque 30 millions d'habitants, qui croît de 2,5 % par an, représente un défi de taille. «L'adhésion de la Côte d'Ivoire à la Convention des Nations Unies sur l'eau favorisera les relations avec les pays avec lesquels nous partageons des ressources en eau », a affirmé de son côté, le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Laurent Tchagba. Selon le dernier rapport sur l'indicateur 6.5.2 des Objectifs de Développement Durable (ODD), en Côte d'Ivoire, seuls 25 % de la zone du bassin transfrontalier sont couverts par des accords opérationnels. Aucun aquifère transfrontalier partagé par le pays n'est couvert par des accords opérationnels, précise-t-on. A noter que depuis l'ouverture mondiale de ce traité à tous les Etats membres des Nations unies en 2016, le Tchad, le Sénégal, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Togo et le Cameroun sont devenus les premières nations africaines à y adhérer, avant d'être rejoints par cinq pays en 2023 - le Nigéria, la Namibie et la Gambie, en plus de l'Irak et du Panama qui sont devenus les premières Parties dans leurs régions respectives. La 10e session de la réunion des parties à la Convention sur l'eau, qui se tiendra à Ljubljana, en Slovénie (du 23 au 25 octobre), devrait consolider davantage cet élan. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), une personne sur trois en Afrique est actuellement confrontée à l'insécurité de l'eau, seuls 58 % des Africains ont accès à des services d'eau potable gérés en toute sécurité.