Le secteur agroalimentaire affiche une santé robuste, comme le souligne le président de la commission du commerce extérieur de la FENAGRI, Eyad Sobh. En termes de performances chiffrées, la filière a réalisé un chiffre d'affaires de 165 milliards de dirhams en 2023, générant ainsi une valeur ajoutée de 39 milliards de dirhams et représentant 27% du PIB industriel. De plus, ses exportations ont atteint 43 milliards de dirhams, soit 12% du total des exportations industrielles. Ces dernières années, le secteur a été confronté à une augmentation des prix des matières premières. Selon Eyad Sobh, cette tendance n'est pas unique aux industries marocaines, mais est observée à l'échelle internationale. Il souligne que le défi réside dans la compétitivité, en particulier sur le marché local. Cela signifie qu'il est essentiel de disposer de ressources humaines qualifiées, capables de favoriser le développement du secteur et de produire des produits alimentaires compétitifs en termes de qualité et de prix par rapport à leurs concurrents internationaux. Concernant l'impact du changement climatique, il note que l'industrie a été touchée car la production agricole a été affectée, ce qui a des répercussions sur l'amont et les fournisseurs, incapables de fournir les quantités habituelles. Par conséquent, « nous sommes amenés à compléter nos ressources ou nos matières premières par le biais de l'importation ». Du côté des exportations, le professionnel fait savoir que « sur les marchés internationaux, notamment en Europe et aux Etats-Unis, des critères stricts sont désormais imposés en matière de respect de l'environnement et de décarbonation, entre autres. Cette exigence représente non seulement une obligation mais aussi un défi pour nos industriels, qui doivent se conformer à ces normes tout en continuant à étendre leur part de marché à l'échelle mondiale ». Il ajoute que plusieurs partenariats et conventions ont déjà été conclus ces derniers mois pour renforcer les exportations du secteur, avec d'autres en cours de préparation. En ce qui concerne le « Made in Morocco », Eyad Sobh reconnaît son importance cruciale tant sur le marché national qu'international, soulignant qu'il constitue l'un des piliers de la stratégie de la fédération et du contrat-programme signé avec le ministère du Commerce et de l'Industrie. Pour réussir dans ce créneau, « il est essentiel d'être compétitif en termes de qualité et de coûts. C'est notre objectif quotidien », conclu-il.