" Tu n'es pas seule ! ", c'est sous cet intitulé que l'Association Tahadi pour l'Egalité et la Citoyenneté (ATEC) a lancé sa campagne de solidarité avec " Les victimes snapchat ". Au coeur de la tourmente, des filles et des femmes ont vu leurs comptes piratés et leurs photos et vidéos enregistrées dans l'espace privé de snapchat, largement diffusées sur les réseaux sociaux. Une affaire qui a éclaté en déburt de semaine après les révélations de Amine Raghib, l'expert en logiciels et en sécurité numérique. Ce dernier affirme qu'une opération de piratage avait permis d'obtenir des milliers de photos de jeunes femmes marocaines dans "des situations plutôt compromettant ". Vie privée sacrée " L'objet d'un bad buzz depuis des jours, " cette affaire est une démonstration claire de la violence numérique contre les femmes et de la profanation de la vie privée sur les réseaux sociaux ", s'indigne l'ATEC dans un communiqué rendu public ce jeudi 8 février. " L'Association Tahadi pour l'égalité et la citoyenneté tient à rappeler le caractère sacré de la vie privée des citoyens et des citoyennes. Un droit garanti par ailleurs par la Constitution marocaine et l'ensemble des accords internationaux que le Maroc a conclu, ratifié et traduit dans la législation juridique nationale ", note-t-on auprès de l'ATEC. Cette dernnière cite par ailleurs l'armada légale élaborée par le Maroc afin de lutter contre la violence numérique et l'exploitation des femmes. " A commencer par la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences à l'égard des femmes, la loi 27.14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains et puis la loi n° 09.08 relative à la protection des personnes à l'égard des traitements de données à caractère personnel "; argumente l'ATEC. Soutien et solidarité Mettant le grand public en garde contre la participation, incriminée par la loi, dans la diffusion de ces photos et vidéos, l'association en appelle à la compassion des internautes. " L'association attire l'attention sur la gravité des actes commis liés au piratage et à la publication de photos et vidéos privées. Des actes qui pourraient représenter un grand danger pour la sécurité physique et psychique de ces filles ", nous explique Bouchra Abdou, directrice de l'ATEC. " La gravité du traumatisme et du choc pourraient pousser certaines victimes à mettre fin à leurs jours pour fuir cet enfer. De part notre expérience sur le terrain avec de telles affaires, nous sommes bien placés pour évaluer le lourd impact d'une telle atteinte à la vie privée ", regrette Abdou en insistant sur les ravages de la diffamation. Un impact amplifié par l'effet boule de neige des partages sur les réseaux sociaux. Pour venir en aide aux victimes et briser ce cercle vicieux, l'ATEC passe à l'action en se mettant au leur chevet. Pour recueillir leurs appels, les orienter et leur offrir un soutien psychique et juridique, l'association met à leur disposition ce numéro de téléphone : 0522995168 . " Nous appelons la presse nationale sérieuse à jouer son véritable rôle au sein de la société en orientant correctement les femmes et les filles victimes de ces crimes électroniques en les enourageant à dénoncer leurs agresseurs et en portant plainte auprès des autorités compétentes", ajoute Bouchra Abdou. Activez la loi ! L'Association appelle également les utilisateurs des réseaux sociaux à contribuer positivement à la protection de la vie privée des victimes. Comment ? " En se gardant de diffuser ces photos et ces vidéos. Il faut savoir que ces images constituent des éléments matériels d'actes criminels entrant dans le champ de la responsabilité pénale ", met en garde la directrice de l'ATEC. Cette dernière note l'importance du soutien familial aux victimes et appelle les familles et spécialement les parents à épauler leurs filles et les encourager à porter plainte. S'adressannt au Ministère public, l'ATEC réclame l'ouverture d'une enquête approfondie sur cette affaire et renouvelle sa requête auprès du pouvoir exécutif par rapport " à la promulgation d'une législation établissant un contrôle efficace sur les politiques de confidentialité au sein des réseaux sociaux et des médias", conclut l'association.