« A l'aube de la rentrée économique, les TPE-PME sont confrontées à diverses difficultés qui menacent leur survie », martèle Abdellah El Fergui, président de confédération marocaine de TPE-PME. Il précise par ailleurs que les petites et moyennes entreprises marocaines, ainsi que les auto-entrepreneurs, font actuellement face à une série d'obstacles qui ont un impact significatif sur leur capacité à maintenir leurs opérations et à envisager leur croissance future. Flambée des prix des carburants Les hausses fréquentes des prix des carburants, survenues à cinq reprises en l'espace d'un mois, ont eu un impact direct sur les coûts d'exploitation des entreprises, notamment en ce qui concerne le transport des marchandises et les déplacements professionnels », explique El Fergui. Selon lui, ces augmentations pèsent lourdement sur la rentabilité des TPE-PME, qui ne bénéficient d'aucune compensation ou soutien gouvernemental, contrairement aux grandes entreprises. Augmentation des impôts et du SMIG D'après El Fergui, les récentes hausses fiscales, notamment l'augmentation de 10 % sur une période de 4 ans, ont ajouté une pression supplémentaire sur les TPE-PME, déjà confrontées à des conditions économiques difficiles. « Ces augmentations réduisent les marges bénéficiaires et limitent les capacités d'investissement et de développement des entreprises », commente-t-il. Concernant le SMIG, le président de la Confédération Marocaine de TPE-PME estime que « bien que l'augmentation du salaire minimum puisse être perçue comme une mesure positive pour les travailleurs, elle représente une charge financière supplémentaire pour les petites entreprises ». Il précise aussi que « cette augmentation a été discutée uniquement avec les grandes entreprises et les syndicats, sans la participation des TPE-PME, qui représentent plus de 97 % des entreprises au Maroc Hausse du taux directeur à trois reprises « Les hausses successives du taux directeur par Bank Al-Maghrib ont un impact sur le coût de financement pour les petites entreprises, restreignant ainsi leur accès au crédit et limitant leurs possibilités d'expansion et d'investissement », déplore El Fergui. Il met également l'accent sur l'impact de l'inflation généralisée qui exerce, d'après lui, une pression supplémentaire sur les TPE-PME et les auto-entrepreneurs. « Ils sont confrontés à des marges bénéficiaires réduites et à des difficultés pour maintenir leur rentabilité », fait-il savoir. Solutions urgentes La CM-TPME appelle le gouvernement marocain à prendre ses responsabilités pour soutenir activement les TPE-PME et les auto-entrepreneurs en cette période de crise économique. Elle propose une série d'actions, notamment : l'application de la loi 156 de 2013, qui réserve 20 % des marchés publics aux TPE-PME, ainsi que la mise en place des 10 % destinés aux auto-entrepreneurs depuis 2019 mais non encore appliqués, la fragmentation des grandes commandes gouvernementales afin de permettre la participation d'un plus grand nombre de petites entreprises et la résolution des problèmes relatifs à l'accès au financement, aux marchés publics, et à l'obtention de terrains, qui entravent depuis longtemps le développement des petites entreprises. La CM-TPME souligne également la menace que représente le secteur informel au Maroc, employant 77,3 % de la main-d'œuvre selon la Banque mondiale, et appelle à des actions pour faire face à la concurrence déloyale qui en découle.