Depuis le début de l'année 2022, les prix de l'essence et du diesel ne cessent de croître, pour atteindre cette semaine, des niveaux historiques. Cela n'affecte pas que les automobilistes. Pour les entreprises dont le carburant est l'un des principaux intrants, les hausses se traduisent par des dépenses supplémentaires estimées à plusieurs milliers de dirhams. C'est ce que déplore le président de la confédération marocaine des TPE/PME. Abdellah El Fergui ajoute que les répercussions sont préoccupantes et cela se traduit par une baisse des marges, une hausse des frais de déplacement... « Les TPE meurent aujourd'hui à petit feu. Entre la hausse des prix de la matière première et l'explosion de la facture carburant, la situation devient insoutenable pour la plupart, dont beaucoup ont fini par mettre la clé sous la porte. Les autres se posent sérieusement la question du maintien de leur activité », alerte le professionnel. De son côté, le directeur général d'une société spécialisée dans la distribution des produits agroalimentaires, note que cette envolée a un coût majeur et cela impacte non seulement l'entrepreneur mais affecte également le client qui paie le produit et le service plus cher. El Fergui, indique par ailleurs, que la part des frais de déplacement dans les dépenses totales d'une TPE ne dépassait pas les 8%. Aujourd'hui, le taux dépasse les 25%. Face à cette situation, les chefs d'entreprises essaient comme ils peuvent de trouver des parades. «Les TPE se retrouvent dans l'obligation de limiter leurs déplacements. Elles réfléchissent deux fois avant de se déplacer pour un rendez-vous commercial par exemple. Tout devient question de rentabilité », confie le président de la confédération marocaine des TPE/PME. Il ajoute aussi que « la distance compte beaucoup actuellement, et la facture carburant devient une préoccupation majeure, ce qui pousse les TPE de renoncer volontairement à se rendre à d'autres villes situées loin de leur siège, même s'il y a opportunité. Les déplacements et les allers/retours pourraient coûter tellement chers qu'elles préfèrent abandonner l'affaire et cela à un coût et un impact significatif sur l'activité de l'entreprise, son chiffre d'affaires voire même sa pérennité », regrette El Fergui.