« Les lois injustes, sont l'instrument du crime », « Les lois liberticides sont une honte, nos enfants sont en danger ! » ce sont des exemples des slogans scandés à Casablanca, dimanche 12 mars, par les manifestants ayant répondus présents au rassemblement organisé par le Collectif des Marocaines féministes. « Nous avons choisi comme slogan : « Daba ja » parce qu'il est temps d'opérer le changement. La refonte du code de la famille n'a jamais été aussi urgente qu'aujourd'hui », déclare, en marge de la manifestation, Sara Benmoussa la fondatrice du mouvement 7achak. Appelant à ce rassemblement au cours de la semaine dernière, le collectif des Marocaines féministes a déjà expliqué les motivations de cette nouvelle initiative. « Hommes comme femmes, tous les citoyens marocains seront les bienvenus pour réclamer, tous ensemble, trois grandes mesures », indique-t-on auprès du collectif. Ses doléances ? Pour commencer, une refonte totale de la Moudawana, 19 ans après sa dernière réforme. « Nous réclamons un Code de la Famille qui interdit et pénalise le mariage des enfants. Qui prend en compte l'intérêt supérieur de l'enfant comme clé de voûte de la légifération et la prise de décisions judiciaires », précisent les activistes féministes. Pour elles, pour eux « Nous réclamons également le droit de disposer de son propre corps, de légaliser l'avortement et de respecter les libertés individuelles », insiste Benmoussa tout en reconnaissant que le chemin vers le changement n'est un long fleuve tranquille. « le changement des mentalités n'est pas chose aisée. Ceci dit nous n'auront de cesse de militer et de sensibiliser les citoyens pour y arriver », promet la militante féministe. Daba Ja réclament également des lois qui suppriment les formes désuètes de divorce. Des textes qui prennent en compte et valorisent le travail des femmes au sein du foyer. « Une refonte qui favorise l'équité et l'égalité homme/femme et qui cadre légalement l'autorité parentale conjointe que ça soit pour la tutelle, la garde et ou toute autre responsabilité par rapport au foyer et aux enfants », détaille une manifestante venue accompagnée de son fils. « Je l'ai emmené manifester parce qu'il représente l'avenir. Le changement va être bénéfique pour leur génération mais il doit également venir par eux d'où l'importance de les sensibiliser dès leur jeune âge », ajoute cette mère de famille. Demi-personne S'attaquant aux lois transcendant les inégalités entre les hommes et les femmes, les manifestants ont réclamé une refonte fondamentale du code de la famille. « de telle manière à cesser de traiter la femme comme une demi-personne », ajoute-t-on auprès du collectif. En effet, parmi les doléances du collectif figure l'autorisation des femmes à être témoins et qu'elles soient les égales des hommes en matière d'héritage. Les activistes féministes réclament également la reconnaissance du mariage d'une femme marocaine avec un non-musulman non-converti et l'interdiction définitive de la polygamie Problématique épineuse, la lutte conte la violence basée sur le genre occupe une place centrale dans les doléances du collectif. « Nous réclamons la création d'un dispositif de protection efficace contre les violences faites aux femmes, et de lutte contre les féminicides, comprenant la légalisation de l'avortement », ajoute le collectif. Les activistes n'oublient pas leur requête habituelle liées aux libertés individuelles et aux lois liberticides. « Une refonte totale du Code pénal comprenant l'abrogation des dispositions qui pénalisent l'exercice des libertés individuelles et un renforcement de la lutte contre la pédocriminalité », conclue-t-on auprès du collectif.