« Deux millions d'euros, dont 80 000 euros en liquide tout de suite. Deux journalistes sont jugés pour avoir voulu faire chanter le Maroc. Pas de chance pour eux, l'avocat du Royaume les a enregistrés et a déposé plainte », rappelle Laurent Valdiguié dans le récit publié sur son site web après la comparution d'Eric Laurent et Catherine Graciet, lundi 16 janvier, devant le tribunal judiciaire de Paris. Les deux prévenus encourent cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, souligne le reporter en charge de l'investigation à l'hebdomadaire Marianne. Dans l'audience du lundi, le parquet réclame un an de prison avec sursis contre les deux prévenus, rapporte Marianne. Tous deux ont répété qu'ils n'étaient pas demandeurs, «sans convaincre le parquet», précise l'hebdomadaire. L'auteur du récit rappelle les faits depuis le début de l'affaire quand, à l'été 2015, en compagnie de Catherine Graciet, Eric Laurent a été arrêté en flagrant délit à la sortie d'un hôtel parisien, le Raphaël, en possession de 80 000 euros en billets de 100 euros. Les deux journalistes venaient de signer avec un avocat marocain un bien compromettant « contrat manuscrit » dans lequel ils s'engageaient à ne plus enquêter sur le Maroc en échange de cet acompte en espèces et du versement à venir d'une somme globale de deux millions d'euros, avant d'être interpellés avec deux enveloppes contenant chacune 40 000 euros en liquide, détaille l'auteur. Pendant l'instruction, les deux prévenus ont reconnu avoir accepté un contrat pour se « défaire » du livre. Le verdict est attendu le 14 mars.