L'hebdomadaire français Le Journal du Dimanche (JDD) a publié des extraits des enregistrements accablant les deux journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés de tentative d'extorsion de fonds du Maroc. Le JDD a eu accès aux enregistrements des conversations entre les deux journalistes et un avocat représentant le Maroc, lors de trois rendez-vous durant lesquels Eric Laurent et Catherine Graciet (qui n'était présente qu'au dernier rendez-vous) ont formulé leur offre et se sont engagés à abandonner leur projet de livre sur le Maroc et ne plus rien écrire sur le Royaume, moyennant une somme de deux millions d'euros. Un agissement qui vaut aujourd'hui aux deux mis en cause d'être mis en examen pour "chantage et extorsion de fonds" et placés sous contrôle judiciaire, rappelle le journal, qualifiant les actes des deux journalistes de "folle entreprise".En se basant sur les enregistrements, l'hebdomadaire livre les détails du premier rendez-vous qui a eu lieu le 11 août dernier entre Eric Laurent et l'avocat du Maroc, qui avait enregistré l'échange avant de le remettre à la police. Un millions d'euros par journalistes Durant cette rencontre, Eric Laurent formule une première offre de 3 millions d'euros contre son silence et celui de sa consœur Catherine Graciet, qu'il affirme être au courant de la manœuvre et qu'elle est d'accord pour ce deal. Un nouveau rendez-vous est fixé le 21 août, durant lequel la conversation s'éternise sur des sujets plus ou moins liés au Maroc, écrit le JDD, puis une troisième rencontre est tenue le 27 août, en présence cette fois de Catherine Graciet. Cette fois-ci, l'avocat du Maroc exige, avant de remettre un acompte de 80.000 euros aux deux journalistes, de rédiger un accord écrit, une lettre contractuelle dans laquelle les deux mis en cause s'engagent à ne plus écrire sur le Maroc. Après des négociations, les parties tombent d'accord sur la somme de deux millions d'euros, un pour chacun des deux journalistes, qui se font cueillir par la police dès leur sortie du lieu du rendez-vous, avec pour preuves à charge des sommes d'argent perçues, deux enregistrements accablants et une lettre signée de leurs mains, relève l'hebdomadaire.