Mis en examen pour chantage et extorsion de fonds, Catherine Graciet et Eric Laurent font affronter un procès. La justice française avait déjà validé en 2017 les enregistrements à l'origine de l'inculpation des deux journalistes déchus. Le feuilleton judiciaire qui implique les deux journalistes déchus Catherine Graciet et Eric Laurent, soupçonnés de tentative de chantage et d'extorsion de fonds, a connu un nouveau rebondissement mercredi 9 septembre. Ils sont désormais sous la menace d'un procès en correctionnelle à Paris pour «chantage». Dans son réquisitoire définitif daté de ce jour, le parquet de Paris demande ainsi que soient jugés Catherine Graciet, 45 ans, et Eric Laurent, 72 ans. Il recommande en revanche d'abandonner les poursuites pour «tentative d'extorsion». Il appartient désormais aux juges d'instruction chargés de cette enquête de décider de la tenue ou non d'un procès dans cette affaire. L'affaire a éclaté à l'été 2015, quand Catherine Graciet et Eric Laurent avaient été interpellés le 27 août 2015, en possession de 80 000 euros en liquide, au sortir d'une réunion avec un émissaire du Maroc. Ils ont été inculpés en France pour chantage et extorsion de fonds. Enregistrements accablants validés par la justice Le Maroc, qui a été défendu au cours de la procédure par Eric Dupond-Moretti, désormais ministre de la Justice, assure que l'accord financier en vue de la non-publication de l'ouvrage et de la non-divulgation des informations émanait des journalistes, qui réclamaient trois millions d'euros. Le 20 août, un autre avocat du royaume dénonçait à la justice les deux journalistes français et une enquête était aussitôt ouverte. Deux autres rencontres suivaient, le 21 et le 27 août, au cours desquelles la somme négociée était ramenée à deux millions d'euros. À l'issue de ce troisième et dernier rendez-vous, les deux journalistes avaient été interpellés en possession de 80 000 euros. Juste avant, Catherine Graciet, seulement présente lors de cet ultime entretien, avait confirmé soutenir la démarche de son confrère. «Je suis d'accord avec les modalités qu'Eric a énoncées. Y a pas de soucis avec ça, nous sommes sur la même longueur d'onde», a-t-elle notamment affirmé à son interlocuteur, selon la retranscription de l'enregistrement audio de cet entretien. Les enregistrements qui accablent les deux journalistes ont été au cœur d'une bataille judiciaire durant l'enquête. Après une longue bataille procédurale, la Cour de cassation avait débouté les deux journalistes qui réclamaient leur annulation en novembre 2017, considérant que les enquêteurs n'avaient eu qu'un rôle «passif» dans la collecte des preuves. En revanche, selon les avocats du royaume, Me Antoine Vey et Me Ralph Boussier, «la culpabilité ne fait aucun débat dans la mesure où, dès le départ, les faits ont été constatés en flagrance».