Le pouls du marché A quelques jours de Aid Al Adha, la grogne sociale monte. Sur les réseaux sociaux, beaucoup se plaignent de la hausse des prix des ovins, jugée exagérée. Le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki a souligné récemment à l'occasion d'une conférence de presse tenue à l'issue de la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement que l'offre en ovins et caprins est estimée à près de 8 millions de têtes, tandis que la demande se situe à environ 5,6 millions de têtes faisant observer que l'offre couvre largement la demande. Sur les prix, il ajoute, qu'ils resteront au même niveau que l'année dernière, à quelques variations près. Le président de la Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR), M'hammed Karimine lui, reconnait que les prix sont revus à la hausse cette année, mais note que l'augmentation ne dépasse pas 10% voire même15% pour un prix de vente de près de 59 DH/Kg. D'où vient l'augmentation ? Si les prix sont en hausse aujourd'hui, c'est à cause de l'explosion des coûts des intrants comme l'orge, le maïs et le soja qui ont doublé de prix ou encore les aliments qui rentrent dans l'alimentation de l'ovin qui ont enregistré des augmentations de plus de 60% », détaille Karimine. Le professionnel note aussi que si les hausses subies sont répercutées sur les prix de vente, la différence par rapport aux tarifs pratiqués l'année dernière serait de 60%. Donc au lieu de 50 DH/Kg, le prix aurait atteint 80 DH/kg voire même plus. Il ajoute par ailleurs que cette augmentation des prix, reste faible et ne pourra pas couvrir les charges supplémentaires imposées aux éleveurs. Et le gouvernement dans tout ça? «Le plan de soutien mis en place au profit des éleveurs reste très insuffisant », tranche Karimine. Pour lui, les éleveurs ont bénéficié de 50 Kg/tête en termes d'aliments subventionnés, alors que les besoins réels d'aliments pour chaque ovin sont estimés à 300 Kg/tête/an. Ainsi «tous les éleveurs vendent à perte et aucun ne va gagner de l'argent cette année », insiste Karimine. Et demain ? « Les prix ne vont pas baisser dans les jours qui viennent », assure Karimine appelant les marocains à acheter dès qu'ils peuvent, dans des commerces identifiés, un cheptel répondant aux normes pour éviter les déceptions.