A moins d'une quinzaine de jours de la célébration de la fête de l'Aïd El-Adha, les signes avant-coureurs d'une hausse considérable du prix du mouton sont incontestables. C'est un secret de Polichinelle, plusieurs éleveurs avaient annoncé que les prix des moutons cette année connaîtraient une hausse importante. Ils en avaient même, fait la normalité de la chose au regard de d'une saison fatale due à la pandémie du coronavirus. Aussi, le rituel du sacrifice à l'occasion de l'Aïd El Adha, risque fortement d'en être incertain pour nombre de Marocains cette année. En effet, crainte pour de nombreux ménages d'être obligés, de rompre avec cette tradition ancestrale, au regard du prix de la bête comparativement aux années précédentes qui pour l'heure est hors de la portée des petites et moyennes bourses. Pour ces familles, l'acquisition du mouton relevant, presque de l'impossible même avec un éventuel recours à l'endettement (crédit, prêt et autres) qui ne saurait régler cette problématique. Dans les souks et marchés dédiés, les bêtes (ovins et caprins) sont disponibles mais pas en abondance, aussi, leur prix reste très élevé (hausse, estimée à au moins 50%) au grand Dam des acheteurs. Les «kessaba» se justifient en avançant que l'offre destinée à l'abattage pour l'Aïd El-Adha n'étant pas abondante comme précédemment, il est difficile de se mettre à niveau des années passées. Si l'on se fie aux chiffres de la Fédération Interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR) et l'Association nationale ovine et caprine (ANOC) ce sont pas moins de 5,8 millions de têtes d'ovins et de caprins qui seront mises sur le marché dans le cadre des préparatifs de Aïd El-Adha. Ils expliquent également cette hausse des prix, cherté de la vie oblige, particulièrement par celui de l'alimentation du bétail qui a également, nettement grimpé sur les marchés officiel et aussi parallèle Les prix de fourrages variant à hauteur de (2 à 3,5 DH/ maïs, paille, luzerne, blé et son de blé ainsi que le soja et la coque de soja). D'où les prix des moutons qui varient cette année au bas mot, entre 1700 et 6000 et plus, selon la race. On comprend alors devant l'absence d'enthousiasme pourquoi les clients se font rares. Et la situation risque de demeurer ainsi. D'ailleurs nombre de vendeurs n'ont pas daigné mettre leur bétail à la vente, s'abstenant de le faire en attendant de voir venir. D'aucuns des « kessabas » imputent ce lancement timide de la vente d'ovins au seul fait que les prix sont jugés très élevés par la population d'où le manque d'enthousiasme. Reste un espoir, que l'offre en ovins et caprins destinés à l'abattage pour l'Aïd Al-Adha, qui dès lors qu'elle sera complété celle des troupeaux des zones de l'Atlas, notamment la race de Timahdite (moutons) et d'autres régions puisse réguler un marché dans les jours qui viennent. Autre paradoxe le facteur de la sécheresse, qui normalement contribue à une baisse des prix, ne peut-être déclenché comme une raison au regard des largesses pluviométriques dont nous a gratifiées Dame nature. Les prix devraient varier selon la race et les régions avec une hausse moyenne de 50% par bête à l'approche du rituel du sacrifice. Actuellement, le prix de vente est fixé à environ 50 DH/kg, selon les éleveurs qui tablent énormément sur le retour des MRE contrairement à l'an passé. Cependant, le marché est loin d'être stabilisé entre une offre somme toute correcte grâce aux conditions climatiques clémentes mais dont la hausse des prix d'entrée de jeu fausse le calcul de la demande qui elle est plutôt liée à un pouvoir d'achat des ménages amoindrie, et qui se ressent toujours des répercussions de Dame Covid.