Une semaine nous sépare de la célébration de Aïd Al Adha. Les préparatifs s'activent. D'ores et déjà, les moutons sont disponibles dans les grandes aires ou dans des garages de fortune, aménagés à l'occasion pour ce «mercato» rituel. Chaque année décline ses propres spécificités, tandis que les mêmes interrogations reviennent, notamment les prix et l'état de santé du cheptel. Selon les données fournies par le ministère de l'Agriculture, l'offre est de près de 7 millions de têtes composées essentiellement d'ovins mâles et, accessoirement d'ovins femelles ou de caprins. En dépit des assurances répétées des responsables du département de tutelle, le marché peut cacher bien des surprises. L'année dernière, les prix des moutons ont connu une flambée record, en particulier les deux derniers jours précédant l'aïd. Motif invoqué ? Les opérations de contrebande à destination de l'Algérie et de la Libye qui ont perturbé les cours du marché local. Chaque saison a ses particularités. Cette année, l'Aïd précède la période d'agnelage d'automne. La plupart des bêtes destinées à l'immolation seront issues de la précédente campagne et elles ont en majorité l'âge requis. Malgré l'abondance de l'offre et des conditions climatiques favorables qui ont eu des effets positifs sur les pâturages et les disponibilités en aliments de bétail, les éleveurs se plaignent de la cherté des intrants. L'essentiel de ces derniers est importé comme le son, le soja ou le maïs. Les cours de ces matières premières sur le marché mondial ont sensiblement augmenté, coïncidant avec la période de l'engraissement. Il faut noter également la hausse exponentielle du coût de la main-d'œuvre. Il n'y a que les ouvriers peu qualifiés qui acceptent le SMAG (salaire minimum agricole). Sans compter les autres charges qui, elles aussi, ne sont pas épargnées par ce mouvement de flambée, comme le transport et les produits vétérinaires. Les prix à la vente n'ont pas bougé depuis des années. Il n'y a que les intermédiaires et autres «chennaquas» qui tirent profit de l'affaire dans un laps de temps très réduit. Néanmoins, il faut souligner que les marges qu'offre l'Aïd, restent attractives pour les éleveurs, comparativement avec d'autres activités agricoles. C'est un chiffre d'affaires de 7 Mds de DH et un transfert d'argent des villes vers le monde rural. En effet, près de 80% des agriculteurs sont des éleveurs. Ils ont en moyenne des exploitations ne dépassant pas les 5 hectares. Cette étroitesse ne peut leur assurer des activités à grande valeur ajoutée. Le plus souvent, ces parcelles servent à des cultures vivrières ou fourragères pour leur bétail. Ces exploitants ont compris que, pour avoir un bon produit pouvant d'être vendu à bon prix, ils doivent entretenir leurs bêtes par une alimentation saine et équilibrée, et leur assurer un suivi vétérinaire adéquat. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.