Actuellement cultivées en Jordanie, en Israël et même en Californie, les dattes Mejhoul ou Medjoul, ont officiellement été reconnues comme originaires du Maroc. Lors du Congrès International des Dattes, tenu du 14 au 16 mars à Abu Dhabi aux Emirats arabes unis, les pays participants ont à l'unanimité reconnu que le Mejhoul était bel et bien d'origine marocaine, précisément de Boudnib dans la province d'Er-Rachidia, région Drâa-Tafilalet. « Parmi les acquis de ce congrès et les grandes conclusions, il y a cette reconnaissance unanime par les pays participants » se réjouit Mohammed Ben Laghrissi, Directeur régional de l'environnement par Intérim au département du développement durable, dans un post sur facebook. « Cette reconnaissance a été enregistrée et documentée dans le livre intitulé "Majhoul Variety the jewel of dates. Origin, distribution and international markets" signé et publié officiellement lors de cet événement » ajoute-t-il. Le conseil d'administration du Prix International Khalifa du palmier dattier et de l'innovation agricole a d'ailleurs annoncé la publication de ce nouvel ouvrage scientifique qui remonte jusqu'aux origines de ce palmier exceptionnel. Le livre a été élaboré avec la participation des ministres de l'Agriculture du Maroc, des Emirats arabes unis, l'Egypte, Israël, le Soudan, la Jordanie et la Mauritanie. Huit ministères de l'Agriculture, 4 organisations internationales et 44 chercheurs et scientifiques spécialisés dans cette variété de dattes ont participé à cette publication scientifique. Ils ont conclu, preuves irréfutables à l'appui, que le Mejhoul provenait de la région de Boudnib. La variété a ensuite été transférée en Californie aux USA en 1927, par le botaniste Dr Walter Swingle. Dans les années 70, le Mejhoul fut introduit en Israël. Aujourd'hui, il est principalement cultivé dans la région d'Arava Valley, située au sud-est du pays. Variété à grande valeur ajoutée, le Mejhoul est considéré comme la Reine des dattes. Particulièrement apprécié, il trouve sa place sur les tables lors des fêtes et autres cérémonies. Ses fruits sont trois fois plus gros que la moyenne et beaucoup plus riches en vitamines et en minéraux. Grande « réussite » du Plan Maroc Vert, la filière phoenicicole est passée d'un secteur traditionnel menacé de disparition à cause de la maladie du Bayoud à une filière florissante drainant des investissements d'une valeur de 8 milliards de dirhams avec la plantation de près de 3 millions de pieds sur une surface de 65.000 Ha. Une source de revenus pour 2 millions de personnes. Le Maroc maintient sa place de 12e plus grand producteur de dattes et a conforté son positionnement avec une production jugée record de 143.000 tonnes pour la campagne 2019-2020 ( en hausse de 41,3% par rapport à la campagne 2018-19 ).