La couverture des activités royales : Une performance médiocre nuit à l'image et au prestige    Evictions inopinées dans l'éducation nationale : le PPS soupçonne des motivations électoralistes    Camps de Tindouf : surveillance systématique et détournement méthodique des aides    Le port de Huelva envisage une liaison maritime pour les saisonnières marocaines    Le ministre de l'Intérieur français qualifie le régime algérien de "junte dictatoriale" qui ne se soucie pas de la souffrance de son peuple    AGE de la CAF: Patrice Motsepe reconduit à son poste de président    Fouzi Lekjaa continue de représenter le Maroc à la FIFA en étant réélu pour un deuxième mandat au sein du comité exécutif    Le Caire: Fouzi Lekjaa élu haut la main parmi les représentants de la CAF au sein du Conseil de la FIFA    Quand Hakimi fait polémique à Anfield    Alerte météo : fortes pluies et chutes de neige de mercredi à samedi dans plusieurs régions    Maroc : les réserves d'eau atteignent 5,12 milliards de mètres cubes, avec un taux de remplissage de 30,43 %    Casablanca Aménagement attribue un marché de nettoyage triennal pour 158 400 dirhams    Fouzi Lekjaa réélu au conseil de la FIFA et au Comex de la CAF    Secteur tertiaire : les principaux points de la note du HCP    Les prévisions du mercredi 12 mars    La guerre commerciale avec les Etats-Unis nuit à près des deux tiers des PME canadiennes    Rachida Dati : L'insoumise de la République, entre héritage et pouvoir    Bruxelles annonce des taxes « proportionnées » sur des produits américains dès avril    Relations sécuritaires entre Paris et Alger : une coopération réduite à sa plus simple expression, selon la DGSI française    L'Ethiopie lance sa première usine de drones    Terrorisme. La Somalie renforce le contrôle de ses frontières    Chambre des représentants : la commission de la justice et de la législation examine le projet de loi sur la procédure pénale    Amina Bouayach élue présidente de l'Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'Homme    Cours des devises du mercredi 12 mars 2025    Guir-Ziz-Rheris: Les barrages affichent un taux de remplissage de 53% au 11 mars    Comment le Private Equity redéfinit l'entrepreneuriat au Maroc    Le Maroc prolonge le contrôle des exportations de cuivre jaune jusqu'en 2026    Agadir : un marché de 44,07 millions de dirhams attribué pour l'aménagement du parc métropolitain de Tikiouine    Leila Benali souligne à Houston le rôle clé du Maroc comme corridor reliant l'Europe, l'Afrique et le bassin atlantique    Accidents de la circulation: 15 morts et 2.461 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    Les températures attendues ce mercredi 12 mars 2025    Digitalisation des commerçants : le ministère de l'Industrie et du commerce et le groupe Attijariwafa Bank s'allient    SM le Roi, Amir Al Mouminine, se recueille sur la tombe de Feu SM le Roi Mohammed V [Vidéo]    Système de la santé: Le Chef du gouvernement préside une réunion de suivi    Washington : Discussions entre le Maroc et un représentant de l'administration Trump    La France interdit à 801 responsables algériens d'entrer sur son territoire    Débat autour du concept de liberté dans les contextes arabe et occidental    Soutien à l'édition et au livre : ouverture des candidatures pour l'année 2025    Prévisions Météo. De nouvelles pluies arrivent cette semaine accompagnées d'une baisse des températures    CAF : Le Président en réunion avec les Unions régionales et le Comex avant l'AGE de mercredi    Foot égyptien: Menace sur le derby Ahly-Zamalek prévu ce soir    «Basmat al-Tourath» : Le Maroc en animation, une histoire qui bouge !    Célébration de la journée mondiale du théâtre: un programme national couvrant les différentes régions du Royaume    El Jadida : Quand Kabour illumine la nuit des jeunes filles rurales à Ouled Hamdane !    La Commune de Casablanca refuse la cession du Complexe Mohammed V et réaffirme sa propriété    Amérique latine : Des habitudes culinaires nord-africaines et arabes héritées d'Al-Andalus    Maroc-France : accompagnement de neuf start-up marocaines du jeu vidéo    Dubaï : Les designers Hicham Lahlou et Cheick Diallo signent une œuvre d'exception    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des enfants disent non au mariage des mineurs
Publié dans L'observateur du Maroc le 11 - 03 - 2022

Organisée en commémoration de la Journée internationale des droits des femmes, « Regards d'enfants » est ouverte au public dès aujourd'hui et jusqu'au 17 mars 2022, à la Galerie Bab Rouah à Rabat. Une exposition inédite présentant les œuvres artistiques d'enfants et d'adolescents s'opposant au mariage de mineurs. Ces dessins ont été collectés, à l'initiative de la fondation Ytto, lors des caravanes sociales qu'elle organise régulièrement depuis 2004, dans les différentes régions du Maroc.
Œuvrant depuis des années pour promouvoir les droits des femmes et des filles, la Fondation YTTO lutte également contre le mariage des enfants et s'oppose particulièrement aux dérogations autorisant ce type de mariage par les juges de famille. Interdit depuis 2004 par le nouveau code de la famille, le mariage des mineurs reste toutefois en vigueur à cause des « dérogations » légales permises par l'article 20 du code de la famille. Ainsi en 2020, 19.926 demandes ont été soumises aux juges et 13.335 autorisations de mariage de mineurs ont été délivrées par les tribunaux marocains. C'est ce qu'a révélé en novembre 2021, El Hassan Daki, Président du Ministère public lors d'un séminaire axé sur la déperdition scolaire.
Causes et effets
Des chiffres inquiétants selon Daki. « La réalité s'éloigne de l'esprit de la loi ayant autorisé exceptionnellement le mariage des mineurs. Aujourd'hui, on s'approche de plus en plus d'une norme », s'inquiète le président du ministère public. Par rapport aux importants chiffres de mariage de mineurs, Daki rappelle le poids des facteurs culturels et socio-économiques dans une telle prise de décision. Pour Najat Ikhich, présidente de la fondation Ytto, le mariage des mineurs est intimement lié aux conditions socio-économiques des filles et de leurs familles.
« Dans le milieu rural, ce type de mariage est du essentiellement à la déscolarisation des fillettes, à la marginalisation, la pauvreté, au manque voire l'absence d'infrastructures. La vulnérabilité socio-économique joue un rôle important dans la prolifération du phénomène », note l'activiste. « Tandis que dans les villes, marier une mineure est une affaire de mentalités et d'idées conservatrices assez répandues dans les quartiers marginalisés des grandes villes telles Rabat, Casablanca, Marrakech ou Fès. On croit fermement que la vraie place d'une fille est dans un foyer conjugal et non pas sur les bancs de l'école », regrette Lkhich.
Destins brisés
Rappelons que malgré son interdiction par la loi, le mariage des mineures continue de faire des victimes et de briser des destins. Selon les données du Ministère de la justice, 319.177 autorisations de mariages des mineures ont été accordées entre 2009 et 2018. D'après une étude nationale sur le mariage des mineurs publiée en mars 2020 par l'association « Droits et Justice », le fléau expose ces filles à de réels dangers. Ayant porté sur un échantillon de 627 cas, dont près des deux tiers ont concerné le monde rural (408 cas), cette étude a été réalisée dans les 12 régions du Royaume.
« Le mariage coutumier persiste avec un pourcentage non négligeable de 13% en milieu rural, contre 6,56% en milieu urbain. Ceci malgré les efforts déployés par le gouvernement éradiquer le phénomène », expliquent les initiateurs de l'étude en dénonçant la persistance du mariage des mineures dans les différentes régions et spécialement celle de Casablanca-Settat qui reste la plus touchée par le phénomène avec un taux de 19.86%. De son côté Amina Bouayach, Présidente du Conseil National des droits de l'Homme a déjà pointé du doigt l'article 20 du code de la famille. « L'exception autorisée par l'article 20 du Code de la famille est devenue une règle. Nous constatons que depuis l'interdiction du mariage des mineurs en 2004, le nombre de jeunes filles sacrifiées s'agrandit et le nombre des drames aussi. Les violations des droits humains portant atteinte à leur intégrité physique et psychique sont également en forte évolution et c'est très alarmant », s'inquiète Bouayach en 2019, lors du lancement de la campagne de sensibilisation du CNDH « Mariage des mineures : Abolir l'exception... rétablir la norme ».
« Le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l'âge de la capacité matrimoniale prévu à l'Article 19 ci-dessus, par décision motivée précisant l'intérêt et les motifs justifiant ce mariage. Il aura entendu, au préalable, les parents du mineur ou son représentant légal. De même, il aura fait procéder à une expertise médicale ou à une enquête sociale », stipule en effet l'article 20 du Code de la famille. Un dispositif légal qui permet certaines dérogations et qui rouvre la porte au mariage précoce des jeunes filles. Un état des lieux qui remet sur le tapis le grand débat sur une interdiction formelle de ce type de mariage pour une protection optimale des intérêts des mineurs, comme l'ont toujours réclamé les associations féministes et des droits humains.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.