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Des enfants disent non au mariage des mineurs
Publié dans L'observateur du Maroc le 11 - 03 - 2022

Organisée en commémoration de la Journée internationale des droits des femmes, « Regards d'enfants » est ouverte au public dès aujourd'hui et jusqu'au 17 mars 2022, à la Galerie Bab Rouah à Rabat. Une exposition inédite présentant les œuvres artistiques d'enfants et d'adolescents s'opposant au mariage de mineurs. Ces dessins ont été collectés, à l'initiative de la fondation Ytto, lors des caravanes sociales qu'elle organise régulièrement depuis 2004, dans les différentes régions du Maroc.
Œuvrant depuis des années pour promouvoir les droits des femmes et des filles, la Fondation YTTO lutte également contre le mariage des enfants et s'oppose particulièrement aux dérogations autorisant ce type de mariage par les juges de famille. Interdit depuis 2004 par le nouveau code de la famille, le mariage des mineurs reste toutefois en vigueur à cause des « dérogations » légales permises par l'article 20 du code de la famille. Ainsi en 2020, 19.926 demandes ont été soumises aux juges et 13.335 autorisations de mariage de mineurs ont été délivrées par les tribunaux marocains. C'est ce qu'a révélé en novembre 2021, El Hassan Daki, Président du Ministère public lors d'un séminaire axé sur la déperdition scolaire.
Causes et effets
Des chiffres inquiétants selon Daki. « La réalité s'éloigne de l'esprit de la loi ayant autorisé exceptionnellement le mariage des mineurs. Aujourd'hui, on s'approche de plus en plus d'une norme », s'inquiète le président du ministère public. Par rapport aux importants chiffres de mariage de mineurs, Daki rappelle le poids des facteurs culturels et socio-économiques dans une telle prise de décision. Pour Najat Ikhich, présidente de la fondation Ytto, le mariage des mineurs est intimement lié aux conditions socio-économiques des filles et de leurs familles.
« Dans le milieu rural, ce type de mariage est du essentiellement à la déscolarisation des fillettes, à la marginalisation, la pauvreté, au manque voire l'absence d'infrastructures. La vulnérabilité socio-économique joue un rôle important dans la prolifération du phénomène », note l'activiste. « Tandis que dans les villes, marier une mineure est une affaire de mentalités et d'idées conservatrices assez répandues dans les quartiers marginalisés des grandes villes telles Rabat, Casablanca, Marrakech ou Fès. On croit fermement que la vraie place d'une fille est dans un foyer conjugal et non pas sur les bancs de l'école », regrette Lkhich.
Destins brisés
Rappelons que malgré son interdiction par la loi, le mariage des mineures continue de faire des victimes et de briser des destins. Selon les données du Ministère de la justice, 319.177 autorisations de mariages des mineures ont été accordées entre 2009 et 2018. D'après une étude nationale sur le mariage des mineurs publiée en mars 2020 par l'association « Droits et Justice », le fléau expose ces filles à de réels dangers. Ayant porté sur un échantillon de 627 cas, dont près des deux tiers ont concerné le monde rural (408 cas), cette étude a été réalisée dans les 12 régions du Royaume.
« Le mariage coutumier persiste avec un pourcentage non négligeable de 13% en milieu rural, contre 6,56% en milieu urbain. Ceci malgré les efforts déployés par le gouvernement éradiquer le phénomène », expliquent les initiateurs de l'étude en dénonçant la persistance du mariage des mineures dans les différentes régions et spécialement celle de Casablanca-Settat qui reste la plus touchée par le phénomène avec un taux de 19.86%. De son côté Amina Bouayach, Présidente du Conseil National des droits de l'Homme a déjà pointé du doigt l'article 20 du code de la famille. « L'exception autorisée par l'article 20 du Code de la famille est devenue une règle. Nous constatons que depuis l'interdiction du mariage des mineurs en 2004, le nombre de jeunes filles sacrifiées s'agrandit et le nombre des drames aussi. Les violations des droits humains portant atteinte à leur intégrité physique et psychique sont également en forte évolution et c'est très alarmant », s'inquiète Bouayach en 2019, lors du lancement de la campagne de sensibilisation du CNDH « Mariage des mineures : Abolir l'exception... rétablir la norme ».
« Le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l'âge de la capacité matrimoniale prévu à l'Article 19 ci-dessus, par décision motivée précisant l'intérêt et les motifs justifiant ce mariage. Il aura entendu, au préalable, les parents du mineur ou son représentant légal. De même, il aura fait procéder à une expertise médicale ou à une enquête sociale », stipule en effet l'article 20 du Code de la famille. Un dispositif légal qui permet certaines dérogations et qui rouvre la porte au mariage précoce des jeunes filles. Un état des lieux qui remet sur le tapis le grand débat sur une interdiction formelle de ce type de mariage pour une protection optimale des intérêts des mineurs, comme l'ont toujours réclamé les associations féministes et des droits humains.


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