Après l'université Hassan I de Settat et l'ENCG d'Oujda, c'est au tour de l'Ecole Supérieur de Technologie (EST) de l'Université Hassan II de Casablanca d'être secouée par l'un des plus grands scandales sexuels. Au total, une centaine de plaintes a été déposée contre l'ancien président du département des techniques de gestion à l'Ecole et d'autres responsables. Les victimes sont cette fois-ci des femmes professeures qui affirment avoir subi différentes formes de harcèlement sexuel et de chantage. Les plaignantes déclarent d'ailleurs qu'elles ont fait l'objet de violences verbales et morales doublées de menaces de licenciement lorsqu'elles refusaient de se soumettre aux désirs de leur harceleur. D'après les premières données, l'affaire aurait pu éclater du temps du mandat de Aouatif Hayar, l'actuelle ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, lorsque celle-ci occupait le poste de présidente de l'Université Hassan II. Un grand nombre de plaintes a été déposé au bureau du directeur de l'EST et de la présidente de l'université sans donner de suites pour autant. Harcèlement sexuel, chantage et menaces de licenciement, les professeures victimes se confient aujourd'hui suite à la démission de leur « bourreau » de la présidence du département des techniques de gestion. Actuellement poursuivi en justice, l'ancien responsable est appelé à comparaitre devant le tribunal de Ain Sbaâ le 25 janvier. Brisant enfin le mur du silence, les victimes dénoncent « la complicité » du directeur de l'EST et l'inaction d'une commission d'inspection dépêchée à l'époque par le ministère de l'Education. Des auditions et une enquête qui n'ont rien arrangé à la situation des victimes comme elles l'affirment. « Malgré le rapport accablant du comité fait en 2019, le dossier a été enterré et ses consignes sont restées lettres mortes », commente une source à l'EST de notre confrère Kifache en requérant l'anonymat. Notons qu'aujourd'hui mardi 4 janvier 2022, une autre commission d'inspection est arrivée à l'EST de Casablanca suivant les ordres de Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation. Ce comité ministériel devrait auditionner les victimes dans un premier temps avant d'interroger l'accusé, selon a même source.